Nous avons eu le plaisir de recevoir Henri Kaufman lors de la soirée des 60 ans de l’ADETEM.
1 – Aujourd’hui nous sommes dans des salons nouvellement aménagées à la Porte de Versailles, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Le selon du pavillon des expositions à la Porte de Versailles est un nouvel endroit extraordinaire !
On détourne un objet de sa vocation, faire des salons, et on en fait un lieu pour une soirée, une réception…
C’est un peu comme une innovation, comme on en a vu ce soir.
Mais ce qui est important c’est de réfléchir sur ce qu’est l’innovation ?.
L’innovation c’est la créativité, de l’inédit d’un service…
Chez Google, une innovation c’est quand on fait du fois 10 par rapport à l’existant.
Il faut donc améliorer foncièrement les caractéristiques d’un produit ou d’un service (voire partir d’une page blanche), et non pas faire de la fausse innovation.
Mais l’innovation ce n’est pas forcément imaginer ce qui est compliqué, il faut simplement libérer tout ses “à priori” qui sont dans sa tête.
Il faut penser différemment, ne pas partir du produit mais partir du besoin, et de se dire que le client a une problématique et chercher la meilleure réponse.
Il faut donc se mettre à la place du client et de son besoin, et de partir d’une feuille blanche.
Ensuite il faut chercher à répondre aux questions :
- Quel est le produit idéal que voudrait le client ?
- Comment je peux lui simplifier la vie ?
- …
Le problème c’est que les clients ne savent pas quel est le produit idéal…
Donc le mieux est souvent de leur proposer un produit via une maquette, et après ils disent “oui j’achète” ou non…
Par exemple une innovation a changé mon comportement, c’est le bracelet Nike Fuel.
L’idée est simple : tous les jours, le Fuel enregistre toute ta consommation d’énergie traduite en fuel band, avec un objectif quotidien, déterminé en fonction de son poids, de sa taille…
Ainsi on peut se comparer par rapport à tout les gens qui ont les mêmes caractéristiques…
Dans mon cas je ne veux pas être le champion du monde, et donc je me suis fixé une moyenne et je regarde mon compte tous les jours.
Quand je rentre le soir à la maison, par exemple dans un transport en commun, si je n’ai pas eu mon objectif de la journée je descend quelques stations avant, soit je ne prends pas le métro et je rentre a pied pour terminer ma journée.
Cela me motive et cela change mon comportement…
Ce qu’il faut retenir de cette innovation en particulier, c’est qu’elle joue sur l’amusement (la Gamification).
Cela permet de s’amuser au lieu de faire quelques choses d’un peu pénible et routinier.
Ces objets connectés innovent ainsi dans le domaine du coaching.
On le voit très bien à la télé, il y a des émissions sur relooking, pour nettoyer chez les gens, pour élever les mômes…
L’intérêt des objets connectés (si l’objet est bien fait), que c’est toi qui mets le curseur entre le contrôle total et ce que la machine va te dire de quoi faire.
Par exemple quand je te parle du bracelet, c’est moi qui ai décidé de mon objectif, et ce n’est pas la machine.
Le rôle de la machine est de me dire simplement quand j’ai atteint mon objectif, il y a une sorte de feu d’artifice de LED sur l’écran et c’est ta récompense de la journée…
Mais l’innovation peut être plus simple et moins technologique.
Par exemple avec Darty et son bouton SAV :
2 – Comment faire pour motiver ses équipes et faire de l’innovation ?
Un des éléments est que les collaborateurs aient envie de venir travailler ensemble…
Plus tu t’amuses, plus tu travailles…
Les collaborateurs vont s’échanger les bonnes pratiques, cela met de l’émulation dans l’entreprise et finalement les gens sont plus efficaces.
La motivation vient plus de l’ambiance que de seulement de l’argent comme le montre une vidéo de la RSA
En effet au delà d’un certain montant de salaire (2,500 $ je crois), la motivation n’est plus entrainée par la hausse des revenus.
A partir d’un moment c’est ton égo qu’il faut flatter, pas ton porte monnaie…
Par exemple j’avais une agence avec une cinquantaine de personnes sur trois étages. Tous les matins, j’allais voir chacun pour leur dire bonjour.
Cela ne durait pas des heures, mais c’était leur serrer la main, qu’est ce que tu fais, tu en es où… bref, des petites choses toutes simples.
De même quasiment tous les ans, j’emmenais toute l’agence (oit 40 – 50 personnes) à New York, à Istanbul, à Marrakech… tous frais payés pour un grand week end festif.
Cela créait de l’émulation et cela remotivait les équipes
Donc la première chose est d’aller parler aux gens, y mettre du relationnel et ça c’est essentiel.
Toujours dans le cadre de la motivation, voici un exemple que je faisais avec les personnes qui me demandaient une augmentation “hors norme”.
Je lui disais “tu veux combien”, il me répondait en me donnant un montant très important… Si je pensais que c’était trop, je lui disais “Ecoute, c’est trop, mais je te le donne quand même. Mais si dans 3 mois tu n’es pas à la hauteur, je te vire.”
Si on veut mériter un gros salaire mais de problème, mais il faut faire de gros efforts.
Une autre astuce pour motiver et développer la créativité, c’était de refaire la décoration.
Par exemple 4 à 5 fois par ans, je faisais des expositions d’œuvres d’art dans l’agence.
D’abord c’était beau, ensuite on invitait tout nos clients pour voir les sculptures et troisièmement ils ils étaient fiers de montrer leur agence à leurs parents et amis.
De même de temps en temps je ne changeais pas forcément toute la déco, mais je mettais des œuvres sur les murs et c’était déjà un coup de boost de créativité.
4 – Quelles sont tes dernières actus en tant que chef de collection chez les Editions Kawa ?
En ce moment, il y a un bouquin qui est extrêmement intéressant et qui va s’appeler “L’art du lien – le nouvel humanisme connecté“.
C’est un Psy Coach qui va expliquer comment se passent les liens entre personnes dans la vie réelle et sur internet.