I – DEFINITION EPIDEMIOLOGIE
1) Définition
- Le tétanos est une maladie due à un bacille anaérobie à Gram +
- Clostridium Tetani ou bacille de Nicolaïr
C’est une maladie à déclaration obligatoire, non contagieuse et non immunisante.
2) Epidémiologie
- Maladie rare en France depuis l’existence de la vaccination (30 cas par an environ, 9 décès en 2000).
- Elle atteint surtout les sujets âgés de plus de 70 ans, non ou mal vaccinés.
- Le pic d’apparition est saisonnier, en été.
- Dans les pays en voie de développement, il demeure un fléau.
II – PHYSIOPATHOLOGIE
1) Réservoir : tellurique
Se trouve dans le sol, les fèces humaines et animales.
2) Introduction du bacille
- Bacille pénètre dans l’organisme par une plaie
- Reste localisé au niveau de la porte d’entrée
- Secrète une toxine qui migre le long des nerfs pour se fixer sur le système nerveux central
- C’est une toxi-infection
III – CLINIQUE
1) La porte d’entrée est cutanée : plaies
- Récentes, passées inaperçues ou non soignées (les plus dangereuses, plaies cicatrisées lorsque les signes apparaissent).
- Chroniques, les ulcères variqueux
- Section du cordon ombilical par un objet souillé (dans les pays en voie de développement).
2) L’incubation
- Période qui sépare l’inoculation et l’apparition des premiers signes :
- Trismus : contractions intenses des mâchoires, dues aux contractures des muscles masticateurs lors des efforts de mastication
- Elle varie de 6 à 15 jours, mais plus cette période est courte, plus le pronostic est mauvais.
3) L’invasion
- Période qui va de l’apparition du trismus à la généralisation des contractures.
- Elle dure environ 2 jours.
- Le trismus devient permanent, il devient constant, irréductible et invincible, puis s’étend au niveau du pharynx et de la face et va entraîner une dysphagie.
4) La phase d’état
- Généralisation des contractures à tout le corps (attitude en Opisthotonos), en arc de cercle (elle ne devrait plus être observée car correspond soit à une erreur de diagnostic initial, soit à un traitement inadéquat).
- Contractures permanentes avec des crises paroxystiques douloureuses.
- La contracture des muscles respiratoires et le spasme laryngé, provoquent une anoxémie (diminution de l’oxygène dans le sang).
IV – EVOLUTION ET DIAGNOSTIC
1) Evolution
Le mauvais pronostic est en lien avec les complications respiratoires et infectieuses iatrogènes (amené par le médecin comme nosocomiale)
2) Diagnostic
- Strictement clinique car la faible concentration de la toxine empêche sa détection.
- Distinction avec un trismus ayant une cause locale (infection dentaire).
V – TRAITEMENT
Hospitalisation en service de réanimation quelque soit la gravité de l’atteinte, pour pallier à la détresse respiratoire.
Le maintien de la liberté des voies aériennes et de la fonction respiratoire est la priorité thérapeutique ⇒ plus ou moins Intubation Orotrachéal (IOT) et Ventilation Contrôlée (VC)
1) Traitement curatif
A visée étiologique
- installation douce (bruit, lumière créent des stimulations)
- localisation et nettoyage de la porte d’entrée
- antibiothérapie systématique pour inhiber le développement du bacille au niveau de la plaie
- sérothérapie (immunoglobuline) en intra musculaire (IM)
- vaccination car la maladie n’immunise pas
A visée symptomatique
- réanimation respiratoire (IOT + VC)
- sédatifs (benzodiazépine)
- drogues décontracturantes (curare) qui vont avoir un double rôle : lever les contractures dues à la maladie, mais vont permettre l’adaptation du patient à la machine
- traitement anticoagulant prophylactique
- alimentation par sonde naso-gastrique
- kinésithérapie évite la rétractation tendineuse
VI – PREVENTION
1) Vaccination
- Chez l’enfant à partir de 2 mois
- trois injections à 1 mois d’intervalle
- rappel 1 an après puis
- tous les 5 ans chez l’enfant
- tous les 10 ans chez l’adulte
VII – CONDUITE INFIRMIER
Le patient est placé en réanimation quel que soit la gravité de son état
- installation et mobilisation douce (stimulations)
- laisser à jeun
- aider au diagnostic (signes cliniques, plaie même refermée)
Appliquer les prescriptions médicales
- voie veineuse périphérique (VVP) et traitement (TTT)
- Sonde naso-gastrique
- Sonde urinaire
- Antisepsie de la plaie
- Surveillance
- des paramètres
- du traitement (efficacité, innocuité)
- de l’évolution de la porte d’entrée
- des complications (infection, phlébite, troubles respiratoires si non encore intubé)
- aspiration endotrachéale si patient intubé…
Rôle éducatif infirmier en fin d’hospitalisation
- vaccination
- hygiène des plaies
- travailler au jardin avec des gants