Deux fois par an, la revue Les moments littéraires dirigée par Gilbert Moreau nous propose un dossier sur l’écriture intime. Le dernier numéro est consacré à Cécile Reims, artiste (graveur) et auteur au parcours atypique, née en 1927 à Paris de parents d’origine lituanienne. À la mort de sa mère, quelques semaines après sa naissance, son père décide de la confier aux grands parents maternels qui vivent en Lituanie. Une enfance merveilleuse et magique avant le retour à six ans à Paris auprès de son père. Juive, elle voit sa famille anéantie pendant la dictature nazie. Après la Libération, elle part en Israël pendant 18 mois, avant de revenir en France pour raisons de santé. En 1951 elle rencontre Fred Deux, dessinateur et écrivain (Les moments littéraires lui ont consacré le numéro 22), qu’elle épouse en 1956. Elle se met à la gravure avec Joseph Hecht, puis commence le tissage, entre autres pour des raisons alimentaires ; elle y rencontre un grand succès, travaillant notamment pour Dior. Puis elle abandonne cet artisanat pour revenir à la gravure, dans l’anonymat, en gravant les dessins de Hans Bellmer (travail bien rémunéré mais « clandestin », toujours signé par Bellmer, notamment pour des raisons de cote de l’artiste). Enfin, travaillant avec Fred Deux, ou seule, elle peut enfin affirmer son originalité au burin et à la pointe sèche, entre une gravure personnelle et la gravure d’interprétation.
L’écriture est venue tardivement, elle choisit l’autobiographie plutôt que la fiction car, dit-elle, « je n’ai aucun imaginaire et mon esprit n’est pas poétique ». Après L'Épure, édité en 1962, elle publie Bagages perdus (1986), Plus tard (2002), Peut-être (2010) et cette année, Tout ça n'a pas d'importance.
Le dossier s’ouvre par un portrait signé Pierre Wat, se poursuit par un long et passionnant entretien avec Gilbert Moreau. Suit un texte de Cécile Reims, « La ligne d’horizon », où l’on retrouve les thèmes du procès et de l’identité.
Signalons par ailleurs dans cette livraison des extraits du journal d’André Bay, « Vieillir, mourir », que l’auteur a tenu en 1996, l’année de ses 80 ans. Il évoque les atteintes de l’âge et l’approche de la mort, sans rien dissimuler de ses misères, mais en gardant lucidité et combattivité. « Il ne faudrait pas que penser à la mort m’empêche de vivre. »
Les moments littéraires n° 32. BP 30175, 92186 ANTONY Cedex. 12 €.
http://pagesperso-orange.fr/lml.info/
Deux fois par an, la revue Les moments littéraires dirigée par Gilbert Moreau nous propose un dossier sur l’écriture intime. Le dernier numéro est consacré à Cécile Reims, artiste (graveur) et auteur au parcours atypique, née en 1927 à Paris de parents d’origine lituanienne. À la mort de sa mère, quelques semaines après sa naissance, son père décide de la confier aux grands parents maternels qui vivent en Lituanie. Une enfance merveilleuse et magique avant le retour à six ans à Paris auprès de son père. Juive, elle voit sa famille anéantie pendant la dictature nazie. Après la Libération, elle part en Israël pendant 18 mois, avant de revenir en France pour raisons de santé. En 1951 elle rencontre Fred Deux, dessinateur et écrivain (Les moments littéraires lui ont consacré le numéro 22), qu’elle épouse en 1956. Elle se met à la gravure avec Joseph Hecht, puis commence le tissage, entre autres pour des raisons alimentaires ; elle y rencontre un grand succès, travaillant notamment pour Dior. Puis elle abandonne cet artisanat pour revenir à la gravure, dans l’anonymat, en gravant les dessins de Hans Bellmer (travail bien rémunéré mais « clandestin », toujours signé par Bellmer, notamment pour des raisons de cote de l’artiste). Enfin, travaillant avec Fred Deux, ou seule, elle peut enfin affirmer son originalité au burin et à la pointe sèche, entre une gravure personnelle et la gravure d’interprétation.
L’écriture est venue tardivement, elle choisit l’autobiographie plutôt que la fiction car, dit-elle, « je n’ai aucun imaginaire et mon esprit n’est pas poétique ». Après L'Épure, édité en 1962, elle publie Bagages perdus (1986), Plus tard (2002), Peut-être (2010) et cette année, Tout ça n'a pas d'importance.
Le dossier s’ouvre par un portrait signé Pierre Wat, se poursuit par un long et passionnant entretien avec Gilbert Moreau. Suit un texte de Cécile Reims, « La ligne d’horizon », où l’on retrouve les thèmes du procès et de l’identité.
Signalons par ailleurs dans cette livraison des extraits du journal d’André Bay, « Vieillir, mourir », que l’auteur a tenu en 1996, l’année de ses 80 ans. Il évoque les atteintes de l’âge et l’approche de la mort, sans rien dissimuler de ses misères, mais en gardant lucidité et combattivité. « Il ne faudrait pas que penser à la mort m’empêche de vivre. »
Les moments littéraires n° 32. BP 30175, 92186 ANTONY Cedex. 12 €.
http://pagesperso-orange.fr/lml.info/