Le billet de JPROCK :
Ce soir au Mont des Arts le programme proposé est plutôt varié et sur le coup de 19h c’est
Guilt Monkey qui ouvre le bal.
Le combo bruxellois qui oeuvre dans un créneau inspiré du rock post grunge des années 90 balance ses riffs simples et rageurs devant un public encore clairsemé.
Brin Addison coiffé d’un haut de forme du plus bel effet triture sa six cordes tandis que la section rythmique composée de Colin Delloye à la basse et Thibaut Jungers aux drums assure un beat
entêtant.
C’est pas neuf, c’est déjà mille fois entendu, mais ça fait son effet même si certaines compos se montrent un peu faiblardes.
Dans la foule les avis sont partagés, certains spectateurs adorent et d’autres sont plus réservés.
Question de goût sans doute…
Mais la majorité du public s’est surtout déplacée pour applaudir les deux noms prestigieux qui vont se partager la scène en soirée.
Place tout d’abord à Tuxedomoon .
Groupe avant-gardiste et expérimental, Tuxedomoon fut un des premiers groupes de la culture underground à mélanger des violons et des synthés.
Après plus de 37 années de bons et loyaux services, le band reste toujours aussi passionnant et le set qu’il nous propose aujourd’hui tranche avec la programmation habituelle que l’on retrouve en général dans les festivals d’été.
Le show démarre avec Bruce Geduldig en tablier blanc, alchimiste du visuel, qui s’approche du bord de scène et se fend d’une petite présentation avant que le groupe ne démarre un show impressionnant par ses arrangements musicaux et par les projections sublimes qui les illustrent.
Tuxedomoon nous emmène dans son univers décalé où le saxo et la trompette côtoient la guitare et le violon de Blaine Reininger, alors que le piano de Steven Brown s’en mêle, le tout sur les lignes de basse filantes de Peter Principle.
Profondément originale et intègre la musique de Tuxedomoon, qui flirte parfois avec le jazz, reste étonnante et créative même si elle s’éloigne un peu de l’univers post punk-no-wave des débuts.
En résumé, une prestation brillante, un immense groupe véritable ovni musical, qui en soixante minutes a marqué incontestablement de son empreinte cette édition 2014.
A revoir très vite pour un full show.
Une demi heure de répit, le temps à la foule de se masser et de remplir l’esplanade pour accueillir ceux que tout le monde attend : Front 242.
Chaque concert du Front est un évènement en soi , une grand messe electro puissante et jouissive dont on se souvient longtemps.
Et le concert de ce soir sera dans la lignée de ce qu’on attend de ce groupe légendaire.
Puissance phénoménale, lights shows éblouissants, son puissant, le tout drivé par Richard 23 et Jean Luc De Meyer qui officient en grands maîtres de cérémonie.
Le public est enthousiaste et Bruxelles fait un bel accueil à ses favoris.
Il faut dire que la setlist est bluffante et les hits s’enchaînent avec » Moldavia", "Body to Body », « Take One", "U men », "In Rythmus Bleiben », "Headhunter", « Funkhadafi » , et "Welcome to
Paradise ». Du lourd !
En tout, 80 minutes brûlantes, des vidéos bluffantes, une ambiance de folie et un titre dédié à la mémoire de Phil Baheux de Channel Zero (autre institution made in Belgium).
Le public en veut plus et réclame un bis.
Retour du band on stage pour un "Punish Your Machine" d’anthologie.
La messe est dite. Du grand art !
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK
( vidéo: v7nce)
Setlist front 242 :
Moldavia
Body to Body
No Shuffle
7Rain
Together
Take One
Don't Crash
Triple X Girlfriend
Quite Unusual
U-Men
Commando Mix
Im Rhythmus Bleiben
Headhunter
Funkahdafi
Welcome to Paradise
Encore:
Punish Your Machine