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Pour distribuer de l’eau potable, il faut de plus en plus « traiter ». En cause, la présence généralisée de pesticideset de nitrates. Les pratiques agricoles sont au centre du problème. Ségolène Royale lance de nouvelles mesures.
Pour avoir de l’eau potable en France, il faut de plus en plus traiter cette ressource. C’est principalement dû à une pollution aux nitrates et aux pesticides. Celle-ci est la conséquence directe de l’agriculture intensive pratiquée pendant une cinquantaine d’années. La ministre de l’écologie, Ségolène Royale présente un nouveau plan pour améliorer cette situation peu reluisante.(Lire aussi Qualité de l’eau potable, l’avenir trouble)
Deux tiers des eaux souterraines pollués
La qualité des eaux de surface et des eaux souterraines est mauvaise sur le plan chimique et environnemental. Les pesticides sont présents dans tous les cours d’eau et dans les deux tiers des eaux souterraines. Seul un point d’eau souterrain sur deux, et à peine plus d’un point d’eau sur dix, permettent de produire de l’eau sans traitement spécifique.
22 000 communes en zones vulnérables
Les nitrates (provenant des engrais et des effluents des élevages) polluent une part de plus en plus importante des eaux de surface (environ un tiers). Une partie des eaux souterraines contient désormais trop de nitrates (+ 40 mg de nitrates par litre) pour être considérée comme de l’eau potable. On compte à l’heure actuelle 19 000 communes classées zones vulnérables à la pollution aux nitrates (bientôt 22 000).
Objectif qualité hors d’atteinte
La réglementation européenne fixait différents seuils d’amélioration de la qualité de l’eau, dont celui de bon état écologique (bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques) des deux-tiers de ses eaux de surface en 2015. Les pouvoirs publics ont reconnu qu’ils ne parviendraient pas à atteindre ce résultat.
Comment passer à un modèle durable
Les trois dossiers environnementaux, l’eau, les pesticides, les nitrates sont liées. La France ne parvient pas à faire évoluer son agriculture, en particulier les méthodes des grandes exploitations céréalières (maïs par exemple) et l’élevage vers un modèle durable. L’objectif de réduire de moitié de l’usage des pesticides entre 2008 et 2018 semble relever du vœu pieux. Le niveau de consommation des produits pesticides a très peu baissé depuis le Grenelle de l’environnement.
Les agences de l’eau
Parmi les mesures envisagées, le ministère de l’environnement veut donner un rôle plus important aux agences de l’eau afin qu’elles interviennent davantage dans la mise aux normes des exploitations des éleveurs (création d’unités de méthanisation, fosses de stockage des effluents). Autant dire que le chemin vers une eau de qualité et une agriculture respectueuse de l’environnement est long et escarpé.
Bernard Duran/ http://www.observatoire-des-aliments.fr/environnement/eau-potable-la-france-mal-en-point
Sources : www.goodplanet.infowww.liberation.frPhoto : www.ungranddetour.fr