La comparaison entre la democratie americaine et ce qui se passe actuellement au PS n'est pas flatteuse pour ce dernier. D'un coté, une course lancé un an avant les élections, entre plusieurs candidats dotés des mêmes chances de succès, et qui après plusieurs mois d'un duel passionnant entre un candidat noir américain et une candidate femme d'un ancien président, permet enfin de dégager le futur candidat démocrate à l'élection présidentielle. De l'autre, une lutte lancée quatre ans (!) avant l'échéance présidentielle, sans grand enjeu si ce n'est devenir le premier secrétaire du parti, et dont les règles implicites vont privilégier coups bas, jeux d'infleunce, médiatisation à outrance. Bref, rien que du très ennuyeux.
Certes, les primaires démocrates ont leurs propres inconvénients, et le coût exorbitant de cette pré-campagne devra un jour faire l'objet d'une analyse sérieuse. Mais la démarche mise en oeuvre, la lutte plus ou moins égale, l'ouverture des débats, la passion qui s'en dégagent, tout cela fait bien meilleure effet que ce que nous préparent les Laurent, Dominique, Ségolène et autres Bertrand.
Hier soir, sur Radio Classique, Hubert Reeves déclarait que les chercheurs français - et latins en général - souffrent d'un narcissisme exacerbé, ce qui les empêche d'être, en général, aussi efficaces que leurs collègues anglo-saxons, beaucoup plus enclins aux travaux de groupe. Il faut craindre que ce narcissisme touche aussi la classe politique.