Après une longue attente, les vacances ont enfin débuté. Une halte à Figeac, charmante petite ville du Lot, et nous voici enfin arrivés au cœur de l’Aveyron. Dans notre village de gîtes.
Une petite jeunette sympa nous accueille et nous mène au gîte dans lequel nous passerons les 15 prochains jours. Sur le petit chemin, j’écoute encore insouciant sa présentation des environs, du site et des infrastructures. Je vois bien que le lieu n’est pas si immense que ça. Que les gîtes ont plus des allures de mobil-home que de maisons d’époque. Que les gens ont l’air de se connaître les uns les autres. Malgré cela, je reste dans ma bulle.
Tout vacilla soudain à la faveur d’une parole anodine. D’une touchante naïveté, notre hôte précisa en effet dans le cours de sa présentation que les infrastructures étaient, bien entendu, réservées aux locataires du camping. Musique des Envahisseurs en fond sonore. Et cet anglicisme anodin qui résonne dans ma tête, telle le tocsin d’un matin d’août 1914. « Camping… Camping… Camping…. ». Le mot est lâché.
NOOOOOOOOONNNNNNN !!!!!! Voilà donc où j’en suis arrivé à force de fréquenter des juristes cherchant à se faire passer pour des financiers????? Je passe des vacances au camping!!! Fidèle à moi-même, d’un flegme à toute épreuve, je parviens à garder la face. Je plie mais ne romps pas. Je fais comme si le fait d’apprendre que j’allais passer 15 jours dans un camping ne m’affectait en rien. Pas plus que la prise de conscience soudaine de toutes ces mouches qui se ruent sur moi pour voler un peu de ma précieusce et délicate sueur. La présence des fermes à proximité comprendrai-je bientôt…
L’euphorie de l’arrivée s’est donc évanouie, emportée par la proximité des autres « gîtes », les nuages de mouches et les effluves de crottes de brebis. Mais pour mon épouse, mes enfants, ma famille élargie, mes amis et mon honneur, je dois réagir. Une fois installés – pas trop difficile dans 35m2 – je décide donc d’opter pour un remède qui a déjà fait ses preuves dans les phases d’humeur morose: je chausse mes runnings et pars pour une découverte active des environs.
Et là, je dois le reconnaître, mon moral s’est redressé en flèche. A peine sorti du village, je me retrouve au milieu des rougiers, collines au profil désertique dont le nom provient de la couleur de la terre. Une terre d’un rouge pur et profond engendré par une très forte concentration en oxyde de fer. Les maisons historiques du coin sont d’ailleurs fabriquées en grès rouge tiré de ces superbes collines.
Un relief accidenté, une végétation clairsemée mais très riche, des châteaux nombreux à visiter permettent d’ébaucher un programme plutôt sympa. Ajoutez à cela plusieurs belles rivières, des cités templières magnifiquement préservées et de la bonne bouffe – même pour un végétarien – et vous conviendrez que tout n’est peut-être pas perdu…