Comme but de promenade matinale, le 14, je choisis la rue Lesage et je remarque un, des trains, transportant avec un lourd matériel, des artilleurs du 4e à pied. Il y a là, sur les trucks des pièces de 155, des caissons, une grande échelle sur roues, etc.
Le lait nous fait défaut ce jour, car les vaches de toutes les communes des environs ont été réquisitionnées pour être parquées au Port-sec.
Jusqu'à présent, nous ne constatons pas d'augmentation sensible sur le prix des denrées. Hier soir, à la criée, où les commissaires priseurs sont remplacés par Elie, leur crieur, j'ai payé le bœuf 1.20 F le kilo, prix plutôt exceptionnel en temps ordinaire.
Depuis le début de la guerre, le temps s'est mis au beau ;: il fait une chaleur accablante.
Le soir, on fait savoir aux volontaires délivrant des "laissez-passer" qu'ils pourront se rendre libres le 15 et le lendemain dimanche.
Paul Hess dans La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918