Pocket, 6 juin 2013, 237 pages
Résumé de l'éditeur :
Écrivain et académicien dans le Paris de l'avant-guerre, Paul-Jean Husson s'est désormais retiré dans une petite ville de Normandie pour se consacrer à son œuvre, émaillée d'un antisémitisme « patriotique ». Lorsque la guerre éclate et que son fils Olivier rejoint la France libre, il prend en charge la protection de sa belle-fille, Ilse, une Allemande aux traits aryens et à la blondeur lumineuse. Sa beauté fait surgir en lui un éblouissement bientôt en contradiction avec toutes ses valeurs, car il découvre qu'Ilse est juive, sans toutefois parvenir à brider l'élan qui le consume.
Peu à peu, l'univers si confortable du grand écrivain pétainiste, modèle de bon bourgeois enkysté dans ses ambivalences, vacille. Les secrets de famille sortent comme autant de cadavres de leurs placards et à l'heure où son existence torturée est percée à jour par une Occupation aux effets ontologiques imprévisibles, seule une lettre adressée au commandant de la Kreiskommandantur peut permettre à Husson de sauver la face.
Mon avis :
Quelle lettre, mes ami(e)s, quelle lettre ! Une de celle qui nous replonge en pleine occupation allemande, du côté des délateurs et des biens-pensants.
Le narrateur y décrit le microcosme parisien des lettres par le petit bout de la lorgnette, le fréquentant lui-même. Celui-ci date les événements qui jalonnent sa propre vie en fonction des hauts faits de guerre allemands.
Mais cet homme n'est pas un homme de compromis, et il va jusqu'au bout de ses idées : reniant son fils, condamnant sa belle fille. Ceci dit, il est tout de même capable de fermer les yeux quand la situation l'arrange.
Romain Slocombe a su rendre l'atmosphère de la grande fuite sur les routes après la défaite de 40. On croirait entendre l'aviation au-dessus de nos têtes.
Son héros est un homme ancré dans le passé. Un salaud ordinaire comme il en a tant existé.
L'image que je retiendrai :
Celle de la blonde Ilse dont Paul-Jean tombe éperduement amoureux.