Lettre de Baltha à M. Alain Delon

Publié le 13 août 2014 par Dubruel

Cher Monsieur Alain Delon,

Ce que j’ai à vous narrer

N’est pas long

Mais vous n’allez pas vous marrer.

L’autre jour à Grenoble,

Vous fûtes ignoble.

Vous montrâtes un manque de correction

Que je ne peux laisser passer.

C’est d’ailleurs la raison

Qui m’amène à vous adresser

Cette lettre publique.

Amis lecteurs, voici les faits.

Ils sont iniques.

Jugez plutôt, s’il vous plait :

À l’issue du séminaire annuel

Organisé au Novotel

Par la direction de ma société.

Je passais dans le hall

En compagnie de Carole,

La responsable

Du service comptable.

Au bar, Monsieur Delon,

Vous sirotiez un whisky.

Carole vous a souri.

Aimables salutations

Courte et banale discussion.

Puis, elle et moi, nous sommes sortis.

Nous hélâmes un taxi.

Et là, O surprise ! M. Delon

Vous nous avez suivis

Car, disiez-vous,

Vous preniez comme nous

Le TGV de 19 heures dix.

Quand nous arrivâmes sur le quai,

Le train venait de partir.

Alors, sans rien dire,

Vous vous êtes sauvés

Carole et vous

Bras dessus, bras dessous.

Vous m’avez laissé tomber.

J’en restais bouche bée !

Carole riait.

J’étais scandalisé.

Vous vous croyez donc

Tout permis, Monsieur Delon !

Si vous vous étiez montré

Un peu plus courtois

Envers moi

Je vous aurais invité à diner.

Et tous les trois,

On se s’rait taper une cloche de roi !