« Hors-Bord »
ADLER Renata
(L’Olivier)
Cela ressemble à un patchwork. Des pièces disparates. Des lambeaux de vie. De fugaces sensations. Des petits riens. Tout cela observé et retranscrit par une journaliste et écrivaine américaine, voilà plus de quarante ans (l’œuvre vient tout juste d’être traduite en français). Avec subtilité. Avec, le Lecteur ose le mot, intelligence. Le tableau déborde de la seule Amérique. Des touches de couleurs laissent entrevoir l’Europe, les Caraïbes. Mais le noir prédomine lorsque sont évoqués les jeunes gens qui partent ou s’en reviennent du Viêt-Nam, là où la guerre atteint alors à l’abomination. Un bouquin à découvrir pour qui aura envie de retrouver ces années-là. Le regard est pertinent. La plume n’use d’aucun artifice. Les vies se reflètent dans les miroirs d’un quotidien qui oscille entre un espoir ténu et une sorte d’angoisse animale. Il suffit de prendre du recul pour découvrir une société prise de convulsions. Quarante années se sont écoulées. Mais rien n’a vraiment changé.