Cette chronique met d’abord l’emphase sur les joueurs défensifs, mais on vous pardonnera si vous pensez plutôt qu’il s’agit d’un preview de la rivalité Patriots-Broncos. En effet, si tous les défenseurs ciblés dans ce texte reviennent à leur niveau d’antan, les 2 superpuissances de l’AFC seront franchement dominantes cet automne.
Von Miller – Broncos
La vie est tellement plus simple lorsqu’on n’est pas obligé de pisser dans un petit pot!!! Le secondeur étoile des Broncos a pris trop à cœur les lois permissives du Colorado en matière de consommation de méchantes dro-drogues, ce qui l’a relégué dans le « doghouse » du commissaire en début de saison 2013. Une fois de retour, il a eu de la difficulté à retrouver son rythme, puis, juste au moment où il commençait à se remettre à niveau, une déchirure aux ligaments (le fameux ACL) a mis un terme à sa campagne. Pensez-vous que les Broncos auraient aimé compter sur lui au Super Bowl? Heureusement, la réhabilitation se déroule à merveille (ça fait toujours moins mal quand tu es gelé!!!) et Miller pourrait disputer les dernières parties préparatoires. Actuellement, aucun scénario ne prévoit qu’il rate des matchs de la saison régulière. Par contre, l’extraordinaire explosion qui a permis au secondeur extérieur d’amasser 35 sacks du quart en 40 sorties NFL sera-elle au rendez-vous? Robert Griffin III a prouvé l’an dernier qu’un retour au jeu rapide suivant une telle blessure n’est pas nécessairement un gage de succès. Par contre, les plus optimistes pourront pointer en direction d’Adrian Peterson, le modèle de Miller durant sa réhabilitation. Sur le terrain, l’arrivée de DeMarcus Ware devrait lui être bénéfique, lui qui ne sera plus le seul à attirer l’attention des coordonateurs offensifs adverses. Bref, sur papier, tout semble bien. C’est juste la guérison complète sur laquelle j’ai des doutes.
Possibilité de réhabilitation : 50 %
DeMarcus Ware - BroncosGrande faiblesse annoncée de l’équipe à l’aube des séries, l’unité défensive des Broncos a créé l’illusion en séries, jusqu’à ce que le coup de minuit sonne et que le carrosse se transforme en citrouille devant 100 millions d’auditeurs au Super Bowl. John Elway savait qu’il avait besoin d’aide pour enlever un peu de pression sur Peyton Manning, donc il a sorti son chéquier dans l’entre-saison. Sa plus grosse prise : DeMarcus Ware, vedette incontestée de la défensive des Cowboys ces 9 derniers automnes. Une signature galvanisante, mais risquée, considérant que Ware a disputé la pire campagne de sa carrière en 2013 et que les blessures commencent à le rejoindre. De plus, au tendre âge de 32 ans, peu de pass-rushers réussissent à se maintenir au plus haut niveau. Bref, les interrogations sont légitimes. Est-ce que le réservoir est vide? Sauf que les raisons de voir le verre à moitié plein sont aussi nombreuses. Le # 94 en a d’ailleurs rajouté une couche lors du premier rendez-vous hors-concours, s’invitant à répétition dans le champ de vision de Russell Wilson. Plusieurs lui accorderont aussi un mulligan sur sa dernière campagne en blâmant la baisse de production sur le changement de système défensif des Cowboys qui a également forcé Ware à s’aligner comme Ailier Défensif, une nouveauté pour lui. Avouons-le, la défensive du Dallas était franchement tout croche l’an passé et personne n’a bien paru à l’intérieur de celle-ci. De plus, tel que mentionné ci-haut, la présence de Von Miller à ses côtés devrait créer un monstre à 2 têtes assez difficile à contenir. Ware ne brûlera pas la ligue comme à ses belles années à Dallas, mais il rendra de précieux services aux Broncos. Un bon investissement.
Possibilité de réhabilitation : 70 %
Vince Wilfork – Patriots
Vous ne pensiez tout de même pas que les coups d’éclat du Denver n’allaient pas provoquer de réactions à Foxboro n’est-ce-pas? Tout comme Peyton Manning, Tom Brady approche sa date de péremption et les 2 rivaux ont donc décidé de jeter toutes leurs forces dans la mêlée pour un succès à court terme. Darrelle Revis et Brandon Browner (qui ratera le début de la saison en raison d’une suspension) auraient pu être de bons candidats pour cette chronique et solidifieront assurément la tertiaire de Belichick. Toutefois, autant cette aide externe sera appréciée, les contributions d’éléments à l’interne seront cruciales aux succès des Pats. Spécifiquement, Jerod Mayo et Vince Wilfork constituent des pions d’importance de la défensive bleue et argent et même si leurs participations au camp d’entraînement seront limitées au strict minimum, leurs retours au jeu combleront plusieurs brèches, notamment contre la course. Parlons surtout du gros morceau de lard dont la campagne 2013 n’a duré que 4 petites parties. Son absence fut remarquée en milieu de terrain, les adversaires des Pats obtenant beaucoup de succès au sol. La question dans son cas est celle-ci? A 32 ans, et avec tout ce poids à traîner, peut-il guérir complètement et redevenir le plaqueur défensif dominant de jadis? L’organisation de Robert Kraft elle-même doit en douter, car elle a joué dur avec lui durant l’entre-saison, risquant même de le perdre sur dispute salariale. Je crois toutefois que les Pats avaient raison dans ce dossier. La présence de Wilfork aidera encore les Pats, mais il n’est plus le défenseur dominant d’antan.
Possibilité de réhabilitation : 30 %
Jason Pierre-Paul – Giants
Oui, oui, il y a d’autres équipes que les Pats et les Broncos dans la ligue!!! Entre autres, ce club à Gotham, constamment ignoré par les médias!! Je déconne bien sûr, tout ce qui touche les Giants est amplement (trop) couvert par la horde journalistique, ce qui explique peut-être pourquoi la balloune de JPP a gonflé avec une telle ampleur après leur titre du Super Bowl. Il faut dire que l’ailier défensif méritait tous les superlatifs à cette époque, y compris les miens. Tous pensaient alors qu’on avait trouvé le nouveau pass-rusher étoile du football, celui qui allait terroriser les quarts-arrières pendant de nombreuses années. C’est alors que les blessures s’en sont mêlées. JPP n’a pas raté beaucoup de rencontres (seulement 5 en deux ans), mais il a rarement été à 100 % sur le terrain. Conséquemment, les sacks du quart, si fréquents lors de sa magique campagne 2011 figurent désormais aux abonnés absents : seulement 6.5 en 2012 et un minable 2 en 2013. Ceci coïncide avec le déclin des hommes en bleu, tant sur la ligne défensive qu’en général, mais c’est dans de telles situations que les leaders doivent montrer la voie à suivre. Pierre-Paul semble très confiant d’y parvenir en 2014 et il ne faut pas oublier qu’il écoule la dernière année de son contrat d’entrée dans la ligue, une motivation non-équivoque qui produit souvent des saisons record!! Chose certains, cette contribution serait appréciée au sein d’une formation aux nombreux points d’interrogation, mais je fais partie de ceux qui croient désormais que le Jason Pierre-Paul de 2011 et ses 16.5 sacks n’aura été qu’un mirage.
Possibilité de réhabilitation : 40 % à cause de l’échéance contractuelle.
Antonio Cromartie – Cardinals
Non, ce n’est pas une erreur. Cromartie ne divertira plus les médias de la Grosse Pomme, il s’est plutôt exilé dans l’anonymat relatif du désert de l’Arizona. Son départ ne s’explique pas tant par une baisse marquée de sa production, surtout considérant qu’il évoluait en dépit d'une hanche maganée en 2013, mais plutôt parce qu’il vient un temps où une organisation se tanne de devoir « dealer » avec le phénomène Cromartie. La grande gueule, l’attitude douteuse, les problèmes hors-terrain, ça s'endure pendant un certains temps, mais le moment arrive où même un club loufoque comme les Jets préfère passer à d’autre chose. De plus, les printemps s'additionnent; Cromartie a atteint le plateau fatidique de la trentaine et il entamera sa 9e saison dans le circuit Goodell. Bref, même en santé, M. Fertilité n’est probablement plus un demi de coin # 1. Ça adonne bien, l’Arizone possède déjà le demi que d’aucuns jugent comme le meilleur de sa profession en Patrick Peterson. Cromartie est donc placé dans une excellente position, et il devrait en tirer les bénéfices. Plus de ballons seront décochés en sa direction, mais les receveurs qu’il couvrira seront une coche au-dessous des meilleurs talents, ce qui devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu. Cromartie ne possède qu’un contrat d’un an, donc la motivation sera d’autant plus grande qu’il doit poursuivre sa carrière quelques années encore, ne serais-ce que pour payer ses pensions alimentaires!!
Possibilité de réhabilitation : 70 %
Ceci complète ce segment sur les joueurs défensifs, il ne restera qu’à s’intéresser au cas des receveurs de passes dans une prochaine chronique.