Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU décide le partage de la Palestine en 3 entités : un État juif, un État arabe et Jérusalem sous contrôle international. Il est compréhensible que les pays arabes refusent cette spoliation : des puissances principalement européenness’entendent pour confisquer une terre arabe sur laquelle elles n’ont aucun droit. Six pays arabes attaquent alors le nouvel État mais perdent la guerre. On peut le regretter mais force est de constater que ce sont des guerres qui ont fixé les frontières des pays. Des apprentis sorciers ont ensuite entretenu chez les Palestiniens le mythe d’un retour, source d’un conflit qui a déjà duré plus de soixante-cinq ans. Dans ce même vingtième siècle, des dizaines de millions de « perdants » ont dû quitter les lieux où ils avaient vécu et ont réussi à se reconstruire leur vie ailleurs. L’État d’Israël est une réalité et prôner sa destruction n’est pas le meilleur moyen d’avancer vers la paix. Un écrivain israélien a utilisé cette métaphore : « ce n’est pas parce qu’un enfant est bâtard qu’il n’a pas le droit de vivre ».
L’intransigeance de ceux qui veulent « rejeter les Juifs à la mer » a malheureusement rencontré la complicité des Israéliens qui entendent profiter de la persistance de l’état de guerre pour réaliser leur rêve du grand Israël qui étendrait leur pays au-delà de ses frontières actuelles, annexant en particulier la Cisjordanie. Plusieurs gouvernements israéliens se sont d’ailleurs employés à une colonisation rampante, envahissant la Cisjordanie avec des habitations juives.
Jusqu’ici, Israël a toujours été militairement supérieur. Mais il ne peut être certain de conserver cette supériorité éternellement. Déjà en 1973, lors de la guerre du Kippour, avant de renverser la situation, l’armée israélienne a été en grande difficulté, à tel point que Salomon Goren, grand-rabbin d’Israël avait ensuite déclaré : « Nous avons regardé la mort en face, et la mort a baissé les yeux ». Si jusqu’ici les roquettes du Hamas n’avaient guère menacé que la périphérie de la bande de Gaza, au cours du dernier conflit certaines ont atteint Jérusalem et Haïfa. Les pays arabes ont déjà perdu plusieurs guerres, sans que cela remette en jeu leur existence. On ne peut assurer qu’Israël survivrait à une défaite, surtout si l’on considère la barbarie qui se déchaîne actuellement dans des conflits entre musulmans. En outre, le bombardement de Gaza est contre-productif. Il a permis de détruire des dizaines de tunnels mais a généré la haine de milliers de futurs combattants du Hamas.
La paix n’est pas un don du Ciel. De là-haut ne pleuvent que des bombes et des roquettes. Israël est le plus fort. De nombreux Palestiniens ont maintenant admis son existence. C’est à lui qu’il appartient de proposer les compromis qui amèneront la paix, seule capable d’assurer sa pérennité.