Je pense malheureusement que ce n'est vraiment pas la majorité...
Notre profession a un gros handicap : tout le monde est passé par
l'école et a sa petite idée sur la question... Beaucoup pensent que
l'école n'est qu'un "transmetteur de savoir" et que donc à notre place,
les gens ne feraient pas moins bien... (un peu comme l'usine de gavage
d'oie que nous dénonçons avec les nouveaux programmes) Je ne vous parle
pas du nombre de parents qui, dès qu'il y a le moindre petit souci,
vous incendient... Eh bien, tiens, si, je vais en parler !!
Ce qui m'horripile et me désole (ceci dit, je commence à avoir
l'habitude et ne me fais plus d'illusion à ce sujet), ce sont les
motifs de plaintes : pas assez de "sorties", untel a tapé untel et on
n'a soit disant rien fait, les enfants sont sortis alors qu'il pleuvait
(trois gouttes) et le bout des chaussures neuves est mouillé... Le
"qualimètre" d'une école pour certains(je ne généralise pas...) c'est
la qualité du spectacle de Noël, le nombre de sorties, la cantine (dont
nous ne nous occupons pas...) et un tas d'autres bricoles qui font
oublier l'essentiel de l'école : ils ne sont pas en centre de vacances
(j'ai été animateur pendant 10 ans, je sais de quoi je parle) mais bien
dans un lieu d'apprentissage. Nous ne sommes pas des GO ni des G I (pas
les soldats US mais des Gentils Instits) mais des enseignants qui n'en
restent pas moins des Hommes (au sens universel du terme... )
Je m'aperçois en relisant ce commentaire du paradoxe de la situation :
d'un côté, le monde consumériste des "sorties pour sortir (sans but
pédagogique), des cadeaux de fêtes des m(p)ères (que je refuse de
faire... Ce qui nous vaut d'ailleurs des reproches) et des beaux
spectacles qui prennent un temps normalement nécessaire pour des
apprentissages plus fondamentaux ( on me l'a aussi reproché de ne
produire que des travaux de classes (chants appris, sports type danse
gym sans "théâtraliser la chose))... de l'autre, un retour aux
apprentissages de base (du type années 20 ou 30...)
Va comprendre Charles...