Les dépêches annoncent quelques succès d'avants-postes et disent que les allemands ont sommé Longwy de se rendre.
Au cours d'une sortie, j'ai l'occasion d'échanger quelques impression avec M. Prévost, un ancien, rencontré souvent en temps de paix, au stand de la Société de tir. nous parlons de la reconnaissance que nous devons au Belges, après leur résistance si glorieuse et si héroïque à Liège, où ils ont dû, les premiers jours du mois, subir le choc d'une armée allemande de 120000 hommes voulant traverser la Belgique en rafale pour envahir la France par le Nord. Les journaux ont dit que les pertes - 15 à 20000 hommes - devant les forts de cette ville, ont obligé les Allemands à demander une armistice de vingt-quatre heures pour enterrer leurs morts. A défaut d'autres nouvelles, nous formulons l'espoir que ce laps de temps a pu permettre à nos troupes d'avancer en Belgique et à l'Angleterre qui a pris, elle aussi, ses responsabilités dans la guerre en se rangeant à nos côtés, de débarquer les siennes.
Nous n'avons pas de communiqué à lire le 13. Depuis deux jours, des groupes de prisonniers allemands passent en gare. Les premiers blessés arrivent également ; ceux qui sont transportables sont évacués beaucoup plus loin, à Rennes, paraît-il.
Vu le soir, après la sortie de l'hôtel de ville, une auto de la Croix-Rouge quitter la cour de la la Grande Vitesse, emmenant sans doute dans un hôpital, deux lieutenants, l'un de chasseurs à pied, l'autre de hussards, paraissant blessés aux bras et causant tranquillement entre eux.
Paul Hess dans La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918
Au moment où la poudrière balkanique fait basculer l'Europe dans la guerre, la Belgique neutre n'y était pas préparée. La neutralité du pays, imposée par les grandes puissances, avait été ...