Brussels Summer Festival ( day two): Milky Chance - Ozark Henry - Suede , Place des Palais, Bruxelles, le 9 août 2014.

Publié le 09 août 2014 par Concerts-Review

Seconde soirée BSF, pas une goutte d'eau ne nous arrose,  avec JP on atterrit, simultanément, face au Palais du King of Belgium, Fastlane Candies termine son set devant une foule déjà compacte.

19:15 Milky Chance


Toute l' Allemagne est aux pieds de ce duo  pratiquant un reggae électronique vachement mollasson.

Leur tube ' Stolen Dance' a beau avoir été visionné  par un milliard de YouTube addicts, on a décroché après trois titres.

Un voisin baillait, son copain a affirmé préférer Stromae,  Candice a avalé un Milky Way, JP a reluqué les gonzesses, quant à toi, tu as déploré la distance qui te séparait du bar.

Décrire un concert de  Clemens Rehbein ( chant rocailleux, le point fort, et guitare) et Philipp Dausch ( programming), c'est comme décrire le désert, il y a du sable à tes pieds et aussi loin que ton regard puisse porter il y a encore du sable, au dessus de toute cette étendue sableuse,l 'azur est bleu, c'est joli et reposant, mais à la longue, ça craint!

Nous demande pas d'énumérer les titres, puisqu'on fixait les dunes, pour t'aider on te dira qu'ils ont interpréter leur tout récent album 'Sadnecessary', avec un peu de chance, ils ont joué 'Fairytale', 'Sweet sun', 'Follow', 'Sadnecessary'... on ajoutera qu' entre chaque morceau ils nous ont infligé un temps mort pour lancer la machine, que leur contact avec le gentil public était quasi nul, qu'un troisième larron ( Antonio) a accompagné les cool  Milky et Chance à l'harmonica pour 3 ou 4 morceaux, que la meilleure comparaison possible est 'produit de consommation courante'  et qu'ils ont mal calculé leur coup au niveau timing, donc on n'a même pas entendu 'Stolen Dance'.

'Remboursé' a crié Justine!

Ozark Henry.

Il a dû se grouiller Piet Goddaer, dans l'après-midi il se produisait au Summer Swing Hasselt qui remplace Rimpelrock.

Stupéfaction, ils ne sont que trois sur le podium, Piet à la basse, synthé, keys et voix plus  une grande et séduisante jeune dame de noir vêtue, tu ne reconnais pas Amaryllis, il doit s'agir de  Laura Groeseneken ( AKS et vue il y a longtemps avec Bad Cirkuz) aux claviers et au chant, et aux drums/percussions, Jan Haspeslagh.

A l'arrière-plan un écran sur lequel défile des visuals futuristes.

Le show de ce soir sera plus électronique que ceux que Piet proposaient l'an dernier.

Heureusement, grâce à un set soigné et hyper bien construit, le trio a fait oublier la pâle prestation de Milky Chance et ce malgré les problèmes vocaux dont souffraient le grand Piet.

'Intersexual' ouvre les débats, la voix est transformée au vocoder, des voisins murmurent Massive Attack.

Les trois protagonistes aux percus pour une seconde plage te martelant les neurones, puis une voix off sur fond  beats sombres entame un troisième titre tout aussi entêtant.

 Le délicat 'We Are Incurable Romantics'  fait toujours autant d'effets, les voix mâle et femelle se complètent à merveille, tandis que le drumming lancinant de Jan Haspeslagh vient ancrer la mélodie dans ton cortex.

Le trio poursuit avec ' Sun Dance' et sa basse galopante avant de nous offrir une version étonnante, style lullaby,  de 'Heroes' de Bowie, pour laquelle  Laura manie délicatement un  melodica.

Piet passe allègrement de la basse aux claviers ou rejoint ses complices derrière un tom pour un exercice de martèlement synchronisé.

Les titres, tous superbement arrangés, défilent,  avec une mention spéciale pour le majestueux 'At sea'.

Fait rare, le Courtraisien s'adressera plusieurs fois au public, en français, nous demandant ' ça va' en souriant avant d'attaquer 'These days'.

Sorry, je perds ma voix, mais comme on s'amuse, on continue, et c'est le tube ' I'm your Sacrifice' qui vient séduire la foule et terminer ce concert élégant et humain.

Bruxelles rappelle le groupe qui lui offre un dernier trip hop à deux voix.

Les esthètes sont ravis!

Suede


Après le split de 2003, un des piliers du Britpop se reforme en 2010.

Pour le fric?

Pas sûr, le show donné par  la bande à Brett Anderson nous a montré un groupe au sommet de son art, avec un frontman énergique à souhait et manifestement ravi par la réaction des Bruxellois.

Après l'album 'Bloodsports' de 2013, Suede compte d'ailleurs sortir une nouvelle plaque avant la fin de l'année, le nouveau  titre proposé sur la Place des Palais était d'excellente facture.

 Brett Anderson - vocals , Mat Osman - bass , Simon Gilbert - drums, le fantastique Richard Oakes - lead guitar,  et Neil Codling - keyboards, rhythm guitar, ont aligné une série de hits repris en choeur par des milliers de fans euphoriques.

Après trois titres, la liquette du flamboyant Brett était transformée en linge ruisselant.

Du premier morceau au dernier, il a harangué le public à scander les hymnes britpop, que ce soit à genoux, couché, en bondissant, descendu dans la fosse, debout aux côtés du drummer ou carrément dans la foule.

Quoi, 47 ans, tu me dis, on a vu des gamines de 15 ans tomber en pâmoison!

Le somptueux 'Europe is our playground' décoré par l'ebow de Richard ouvre, Suede embraye sur  le remuant 'It starts and ends with you', suivi d'un 'Trash' cinglant, hurlé par tout ce qui foule les pavés.

Les obus se succèdent: ' Animal Nitrate', 'We are the pigs', et 'Killing a flashboy'.

Une première ballade aux relents country vient calmer les ardeurs, 'The wild ones'. 

Pendant  ' The Drowners', le flamboyant leader vient se noyer dans la masse, revenu sur scène il agrippe le micro qu'il fait tournoyer comme un Roger Daltrey ayant décidé de montrer aux Yankees que les rois du rodéo sont anglo-saxons, c'est le purulent  'Filmstars' .

'Can't get enough', nous, non plus, Brett.

Il s'éponge, avale une gorgée d'eau, propose two slow songs, le théâtral 'Sometimes I feel I'll float away' et une nouveauté, 'Tightrope'.

Retour au rock avec 'Everything will flow', en passant, t'admires le flegme tout britannique du claviériste et de Mat la basse.

La folie gagne les pucelles, ' So Young' suivi par un 'Metal Mickey' furieux.

You, people from the land of the great Jacques Brel, this is the last one: la  bombe 'Beautiful Ones'.

Trois minutes backstage et un double encore.

Le singalong 'She's in fashion' en formule trio et la troupe au complet pour un 'Saturday Night' annonçant le dimanche, il est minuit passé!

Brussels, this was the last show of our tour and the last one for 2014.

Ils ne l'ont pas presté à l'économie!

photos: JP DANIELS