Le risque d’obésité vient s’ajouter avec cette étude de l’Université du Michigan aux troubles neurologiques et de la reproduction généralement associés au saturnisme. Les conclusions, présentées dans la revue PLoS ONE, montrent, selon les auteurs, qu’il n’existe pas de niveau de sécurité minimum pour le plomb.
L’exposition au plomb, via le nez ou la bouche, peut entraîner de multiples problèmes de santé ou saturnisme : Atteintes du système nerveux, des reins, du sang ou encore au niveau digestif, anomalies au niveau de la reproduction (troubles de la fertilité, effets sur la grossesse et sur le développement de l’enfant). Rappelons que depuis 1999 le saturnisme infantile, défini par une plombémie supérieure à 100 µg/l, fait partie maladies à déclaration obligatoire et qu’environ 500 cas sont déclarés chaque année en France.
Si de nombreux produits chimiques notamment les perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A ou les phtalates ont déjà été associés au risque d’obésité, c’est la première fois qu’une étude associe, chez la souris, l’exposition maternelle au plomb, même à de faibles niveaux, au risque d’obésité chez sa descendance. Les chercheurs de l’UM ont exposé des souris femelles au plomb, via l’eau potable, 2 semaines avant l’accouplement, puis tout au long de la gestation et de l’allaitement. Leurs portées ont ensuite été évaluées, selon le sexe, à 3, 6 et 9 mois pour la dépense énergétique et l’activité, la prise alimentaire et le poids corporel et, à l’âge de 9 mois testées pour la tolérance au glucose. Les chercheurs constatent que,
· la descendance mâle présente :
- une augmentation de poids de 8 à 10%.
- une augmentation de la graisse corporelle, dès l’âge de 3 mois,
- une augmentation des niveaux d’insuline à 9 mois,
- une plus faible dépense d’énergie.
· Les deux sexes exposés à la dose la plus élevée ont des apports alimentaires plus élevés.
Pas de niveau de sécurité minimum pour le plomb : Il existe encore des sources d’exposition au plomb, dans les vieilles maisons, l’air, l’eau, le sol, la nourriture et certains produits de consommation. De plus, les adultes plus âgés ont connu des expositions plus élevées, avant les interdictions. Alors que les niveaux pris en compte dans cette étude et associés au risque d’obésité sont extrêmement faibles, les auteurs qualifient leurs conclusions « d’alarmantes » et soutiennent « qu’il n’existe pas de niveau de sécurité minimum pour le plomb ».
Source: PLOS-ONE Perinatal Lead (Pb) Exposure Results in Sex-Specific Effects on Food Intake, Fat, Weight and Insulin Response across the Murine Life-Course
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