C’est la première différence identifiée, liée au sexe, intrinsèque aux cellules et affectant le risque de tumeur : Les chercheurs montrent que la protéine du rétinoblastome (RB) qui participe au contrôle du cycle cellulaire, connue pour réduire le risque de cancer, est beaucoup moins active dans les cellules du cerveau des hommes que dans les cellules du cerveau des femmes.
L’équipe fait sa démonstration à partir d’un modèle cellulaire de glioblastome qui, après l’exposition à un facteur de croissance, deviennent plus rapidement cancéreuses, chez l’homme. C’est ainsi que les chercheurs constatent que pRB est plus souvent inactivée dans les cellules du cerveau des hommes que dans les cellules du cerveau des femmes.
De nombreuses maladies apparaissent liées au sexe, soit via un développement, une incidence ou encore des symptômes différents. Les hormones sexuelles sont fréquemment à l’origine d ces différences, mais pas toujours et ce n’est notamment pas le cas pour le risque de tumeur cérébrale qui reste plus élevé tout au long de la vie en dépit des changements de production d’hormones sexuelles chez les hommes et les femmes. D’autres types de tumeurs se développent à des vitesses différentes en fonction du sexe, comme certains cancers du foie, qui surviennent plus souvent chez les hommes. Mieux comprendre pourquoi les taux de cancer diffèrent entre les hommes et les femmes peut permettre aussi de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux du cancer. Mais ce n’est pas tout.
Il se trouve que pRB est la cible de médicaments en cours de tests cliniques, portant sur des participants de sexe masculin et féminin ensemble. Le Dr Joshua Rubin, professeur agrégé de pédiatrie, de neurologie et d’anatomie et de neurobiologie et auteur principal de l’étude suggère avec cette découverte de regarder de plus près les différences liées au sexe des différentes voies liées au cancer, car si ces différences peuvent affecter le risque, elles pourraient aussi influencer la réponse aux traitements.
Source: The Journal of Clinical Investigation Aug. 1, 2014 doi:10.1172/JCI71048 Sexually dimorphic RB inactivation underlies mesenchymal glioblastoma prevalence in males (Visuel@ Robert Boston)