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Brussels Summer Festival ( day one): M - Patti Smith- Skip the Use- The Feather, Place des Palais, Bruxelles, le 8 août 2014.

Publié le 08 août 2014 par Concerts-Review

Le Brussels Summer Festival, c’est « 10 days of music … and Much More »

Depuis 2002 , début août, le quartier royal fait place à la musique, trois scènes, 10 jours de fête, des grands et des moins grands noms, un cadre superbe, des bénévoles souriants, du monde!

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Pour l'ouverture ce vendredi 8 août, les programmateurs ont fait fort: Patti Smith et M.

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Avant d'entamer une pseudo-analyse, un seul mot:

Patti Smith est fantastique, elle tient une forme resplendissante et a régalé les Bruxellois avec un show d'anthologie.

Ils étaient nombreux et de tous les âges à avoir versé des larmes de joie à l'issue de ce concert géant, qu'après ce gig mémorable certains individus d'une génération qui n'a pas connu la guerre du Vietnam aient préféré le show/kermesse de M,  on l'accepte, il y a toujours eu des paroissiens préférant bouffer du McDo plutôt qu'une saine cuisine de pays, mais franchement il n'y a pas photo, entre le bling bling du fils à Louis et l'authenticité proposée par Patricia Lee Smith ( 67 balais, la mémé rock!), le choix n'est guère ardu!

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18:00 avec JP, on est au poste pour  le récital de The Feather.

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Thomas Médard et sa clique étaient à l'affiche de tous les festivals wallons, ils ouvrent à Bruxelles.

L'indie folk cotonneux et pastoral du Fagnard a séduit les âmes romantiques, le plat proposé évite les accommodements grossiers, ni mayonnaise grasse, ni pommes frites dégoulinantes, le gars travaille dans le raffiné, le délicat donc pas de craintes à avoir pour ton taux de cholestérol, maintenant si tu préfères le costaud et le corsé, tu changes d'établissement.

Ils étaient sept à occuper la scène.

Les mêmes qu'au Propulse?

We don't know, en vrac quelques noms, à toi de vérifer:  Thomas Médard : Guitare / Voix | Elise Dutrieux : Piano / Voix | Maxime Lhussier : Guitare / Voix | Xavier Guinotte : Basse / Voix | Simon Fontaine : Batterie | Benoit Huvelle : Vibraphone / Glock  + un percussionniste d'appoint. 

La setlist proposée faisant la part belle à l'album 'Invisible' sorti en 2013.

Démarrage tout en douceur avant une accélération respectant la speed limit, les éternels Sufjan Stevens, Syd Matters, Grizzly Bear sont prononcés à tes côtés, on peut y ajouter certaines touches Pink Floyd champêtres, notamment sur 'Around'.

Au menu: du sautillant avec chant choral, 'Sighs', du propice au dandinage-gigotage ( sic): ' Here and now', de l'insaisissable 'Invisible',  du somptueux ' Right Side', véritable morceau de bravoure d'un set bien propre.

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Skip The Use.

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Pas moyen de trouver un contraste plus colossal entre le soft rock intimiste de  Thomas la Plume et le rock nourri aux amphétamines des Nordistes.

Ces mecs, et surtout leur leader Mat Bastard, mettent le feu partout où il passent, t'attends pas à de l'intellectuel mais si  tu veux de la rigolade, du muscle et de l'énergie, un concert de Skip The Use s'impose, tous ces éléments s'y trouvent à profusion.

Mat Bastard, Yann Stefani, Jay Gimenez, Lio Shivers et Manamax viennent de sortir un quatrième album, 'Little Armaggedon', et sont tout chose de pouvoir jouer face aux fenêtres de la bonne reine Mathilde, une copine de Lukaku!

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Une musique de fond grandiloquente, le Pas-de-Calais rapplique pour balancer '30 years' .

Du rock bien gras chanté d'un timbre Brian Molko.

Après 120 secondes, une première séance manipulation des masses et quelques bonds de wallaroo mâle, super excité  car ayant aperçu un individu du sexe opposé se mirant dans les eaux  claires d'un lac des antipodes.

C'est bien parti et ça va continuer crescendo.

Petit discours électoral: dans le Nord, personne n'en a rien à branler de la pluie, il drache 299 jours chaque année, donc, vraiment rien à foutre, voici 'Nameless World' écrit par le même scénariste qui y ajoute  une pointe de reggae.

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' Give me your life', le Bastard arpente le podium de long en large, bondit  et rebondit tandis que ses complices nous concoctent une mixture hard/ techno rock explosive.

Sur les ordres du beau Mat les premiers rangs se transforment en moutons de Panurge croisés avec des marsupiaux.

Grosse kermesse.

Je referme ma braguette puis on attaque le disco rock 'The Story of Gods and Men' suivi par 'Gone Away' au souffle Nirvana.

Bruxelles, ready for the footing?

Le lourd 'People in the shadow' précède une enquête sur le taux d'alcoolémie existant chez Tintin et celui connu chez les Ch'tis.

On termine ex-aequo selon le chef.

Le passé punk du groupe refait surface, ' Birds are made to fly' et 'You are' décoré d'un passage RATM.

'Ghost' précédé par le sample voix enfantines déclenche l'enthousiasme, il est suivi d' 'Etre Heureux', un constat de la situation sociale hexagonale qui ne diffère pas foncièrement de la nôtre.

Deux derniers brûlots, 'Bullet' et 'Bastard Song' mettent fin à la fête.

Skip the Use, un groupe à voir live!

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Patti Smith

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Les avis après le concert aux Lokerse Feesten étaient mitigés, c'est à croire que  Patti Smith s'était réservée pour le concert bruxellois, une prestation qui risque bien d'entrer dans la légende: l'ange, la prêtresse ( pas sûr que le terme convienne à cette éternelle battante), la divine, tenait une forme éblouissante, elle aime Bruxelles et Bruxelles l'adore, d'où une communion totale!

Quant au band, il est au sommet de son art, en commençant par un Lenny Kaye impérial et discret à la fois, que le bouffon M en prenne de la graine, jouer de la guitare ce n'est pas pousser le volume au maximum, faire de grands moulins, se prendre pour tous les Jimi ou Jimmy du monde, bref faire de l'esbroufe, mais bien envoyer les notes justes au bon moment et réussir avec un bref solo à te donner des frissons partout... Mathieu la frime, te prends-tu au sérieux?

Glad to be back, clame la grande dame au look improbable avant d'entamer 'Dancing barefoot'.

Un son parfait, un rock bandant à souhait .

Elle dédie le reggae 'Redondo Beach' à Maria Schneider pour ensuite se permettre un petit pas de danse coquin pendant 'April Fool' .

On a oublié de mentionner l'identité du band, en dehors du fidèle Lenny, Miss Smith est flanquée de  Tony Shanahan on bass, keys or guitar and backing vocals, Jack Petruzzelli on guitar or keys or bass and drummer Jay Dee Daugherty, absolument tous formidables.

Une acoustique pour la sexagénaire qui, tout en chantant, nous narre sa rencontre avec Patrick Robijn et Ann Demeulemeester, back in 1976, we were young, le début d'une grande amitié, elle enchaîne sur 'My Blackean Years' avant de dédier 'Beneath the Southern cross' to the one I love, you, people, may dedicate it to the one you want!

Fameuse explosion électrique au final!

Elle n'a rien perdu de sa rage ni de son pouvoir de persuasion!

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Patti se débarrasse du béret pour libérer sa longue chevelure grise et attaque l'hypnotique lament 'Ain't it strange' , une basse omniprésente, Lenny Kaye contre-attaque, les gladiateurs sont lâchés dans l'arène, Bruxelles tangue.

 'Pissing in a river'  watching it rise. Tattoo fingers shy away from me.... Patti ne pisse pas dans le fleuve, mais heureusement que l'organisation a éloigné les photographes, elle balance une série de mollards aristocratiques dans la fosse, ce qui a le don de réjouir ta petite voisine.

Pour Fred Sonic Smith, 'Because the night', repris par la famille royale et la plèbe.

On lui refile à nouveau une acoustique, la meute aboie et attaque l'incisif  'Banga' , Patti, la poétesse goes Edgar Allan Poe.

Sans pause vient  l'hymne socialiste 'People have the power'.

A faire trembler tous les palais!

Faut se calmer, démarrage lent, calme...  Jesus died for somebody's sins but not mine..., tout  le monde pressent la déflagration, une version furieuse de ' Gloria', reprise par 10000 âmes reconnaissantes.

Elle termine par ces mots, Bruxelles je t'aime, elle a failli brandir le drapeau national, nous sommes une vingtaine à l'avoir remarqué, elle se ravise pour balancer le virulent et barbare 'Rock'n'Roll Nigger'.

Morceau terminé, la révoltée  arrache une à une les cordes de sa gratte pour les  jeter dans la foule.

Un gig magistral, dans cent ans en y pensant tu verseras encore une larme!

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M

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Elke: Enfin j'ai pu te voir en concert!! Et ça laisse juste un goût de trop peu! C'était GENIAL, vraiment extra!!! Et la visite de notre Saule que j'adore tout autant était vraiment top!!! Merci merci merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour cette soirée de pur bonheur! 

Il devait bien y avoir 9489 Elke dans l'assemblée, pour quelques autres, Mathieu Chedid est le roi du fake, un m'as-tu vu grotesque qui réussit à démolir ses propres chansons, souvent poétiques, en les habillant d'un ridicule costume, rustre à souhait.

Formule ( power)  trio sur le podium: M ( alias Jimi, Jimmy, Ritchie, Gary, Angus, Eric, Jack etc...)  +   Brad Thomas Ackley (  guitare traficotée) et Lawrence Clais, un batteur qui tire son épingle du jeu.

22:35', le carnaval débute, les clowns sont en piste, un premier morceau de glam à la française, 'Mon égo', ils nous assènent d'emblée tous les poncifs du gros rock bidon.

'Faites-moi souffrir', tout aussi boursouflé.

A tes côtés, c'est la folie, faudra nous expliquer!

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Sur disque 'Onde sensuelle' passe, sur scène en version choucroute garnie, ça craint.

Pourquoi tu restes?

Dois être maso!

'L'île intense' ( La Réunion), massacrée.

Ecoute, écoute comme je sais jouer:  quelques lignes de 'Spanish Caravan'.

Quel guitariste, déclare Mireille.

Tu ris.

Du disco/funk?

'Océan'.

Du reggae?

'A tes souhaits', et toujours ce timbre doucereux, maniéré, sentant le faux, M c'est pas Luchini.

Du hard saupoudré d'electro, 'Mojo', aussi clinquant que les boules décorant le sapin.

Un invité!

Au secours, Saule, on a droit à une version indigeste de 'Lucille'.

On te cite les titres suivants pour la petite histoire: ' Qui de nous deux', 'En tête à tête' pendant lequel on nous inflige une parodie de 'Killing in the name of' saupoudré d'une pointe de MC Hammer, le grand n'importe quoi, 'Le complexe du corn-flakes' avec une descente de l'armée des sept nations suivie par le décollage de la fusée Ariane en couleur, 'Je dis aime' saboté.

Attendez, je descends dans la fosse aux lions pour jouer de la guitare au dessus de vos crânes.

M est géniaaaaal!

On continue, 'Mama Sam' et enfin le disco 'Machistador'.

Bis

'Machine' , et pour toi, maman ' Baïa'.

Bye, bye...

Reviens, reviens, reviens...scande la masse.

Il revient, tu te tires, il reprend 'Mojo', tu prends le tram!

photos: JP DANIELS


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