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De la timidité, un combat de tous les instants

Publié le 10 août 2014 par Crankyju @Ju_loury

Bonjour-bonjour,

Je l’avais sans doute évoqué, en passant, mais je suis une ancienne grande timide. Et encore, quand je dis grande, je devrais dire maladive. Je ne voulais pas en parler en détail parce que je pensais que c’était passé et que ce problème ne m’embêterait plus à l’avenir. Sauf que finalement, je retombe dedans, régulièrement. Je ne m’en rends même pas compte mais je me bloque, je me ferme et je m’empêche de faire des choses. Donc je prends les choses en main et je vous en parle. A toutes les timides : c’est possible de s’en sortir.

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Je ne sais pas comment ça a commencé. Aussi loin que je m’en souvienne, je ne participais jamais en cours. J’ai toujours beaucoup rougi en prenant la parole en public. Mais en primaire, je n’avais pas pour autant de mal à aller vers les autres. J’ai commencé le théâtre à l’âge de 5 ans, parce que ça me faisait rêver.

C’est au collège, moment du jugement des autres, où le moindre faux pas est fatal, que j’ai commencé à me renfermer. A ne plus être sûre de moi sur rien. A partir de là, mes relations amicales allant d’échec en échec, mon refuge c’était le théâtre, des relations virtuelles (spécial dédi au chat Caramail), Harry Potter et des tonnes de livres. Plus question d’aller vers les autres, je n’en avais plus besoin.

J’ai toujours fait le distinguo entre le théâtre et la réalité. Monter sur scène me stressait mais je n’en ai jamais eu peur. Pas de problème pour m’adresser aux autres. Finalement, le théâtre ne m’a jamais permis de dépasser ma timidité.

Au lycée, j’ai laissé les autres venir vers moi. J’ai eu des relations amicales vraiment fabuleuses, qui durent encore. Mais en dehors de cela, toujours pas la possibilité d’aller vers des gens dans un autre environnement.

De la timidité, un combat de tous les instants

thérapie
Rien n’a vraiment évolué, jusqu’en 2009 où j’ai vraiment été confronté au gros du problème lors de ma formation en école de journalisme. Toujours incapable de parler en public sans rougir, bafouiller, me planter dans ce que je veux dire et d’aller vers des gens. (Je ne sais même pas comment j’ai réussi à passer l’entretien d’admission d’ailleurs). Ne pas aller vers les gens quand on est journaliste, c’est un vrai problème.

Là, j’ai pu me voir telle que j’étais. Repoussant un coup de téléphone jusqu’à ce que ce soit la limite de la nécessité (je regarde le téléphone, il me regarde, je le regarde, il me regarde, je détourne les yeux, écœurée par ma lâcheté). N’allant parler qu’à une seule personne dans tout un reportage (mode journaliste pot-de-colle) (une c’est déjà bien après tout). Oubliant la moitié des informations, les noms de famille par exemple (oubliant parfois volontairement pour ne pas faire "indiscrète").

Ca a été un vrai handicap lors de mon premier stage. D’ailleurs, l’année suivante, la confiance de l’entreprise n’était pas là. Pourtant, le stage m’avait déjà changée et ma deuxième année de journalisme m’a fait aussi progresser. Et c’est là que j’ai eu mon deuxième stage qui pour moi a été le déclic et la chance de ma vie. Dans le stage précédent, j’étais en équipe, le journal ne dépendait pas de moi. Dans celui-là, j’étais seule, si je ne bougeais pas, j’avais une page blanche dans le journal. Y’avait plus de combat de téléphone qui soit, j’ai dompté ce problème. J’ai appris à aller vers les gens, les emmerder jusqu’à ce qu’ils me répondent. J’ai interrogé des personnes connues, dont quelques unes en ANGLAIS. Mon corps était terriblement stressé mais moi et mon état d’esprit sommes devenus extrêmement conquérant. Plus rien ne peut me résister.

De la timidité, un combat de tous les instants

Donc j’ai changé, je vais vers les autres, je n’hésite même plus à demander un renseignement à quelqu’un dans la rue, quand j’ai un appel à passer je le passe. Je me demandais si ça se voyait ce changement. Et un de mes profs de journalisme m’a dit que j’étais très différente par rapport à mon arrivée à l’école. Parfait ! (En même temps rien que le fait que j’en parle avec un prof était déjà une preuve). Et là, je me dis que tout va bien, que je n’ai plus à m’inquiéter.

Et au début de l’année, à l’occasion d’un casting pour un jeu télévisé (j’adore faire ça, je suis jamais prise mais c’est toujours un bon moment), je me suis rendue compte que je n’en étais pas sortie. Il a fallu prendre la parole devant une cinquantaine de personnes. C’est là que j’ai parlé trop, trop vite, trop rougissante. C’est d’un frustrant ! Je me suis dit "11 ans de théâtre, trois ans de journalisme et je suis toujours infoutue de parler en public, c’est nul, nul, nul". C’est mon prochain défi d’ailleurs, car je n’ai plus peur de parler en public. Enfin certainement que si vu que j’en suis incapable. Mais en tous les cas, j’ai ENVIE de pouvoir parler en public. Donc faut que je travaille.

Je pourrais arrêter mon article sur cet élan. Mais, je me suis rendue compte dernièrement que j’avais reproduit ma timidité maladive sur la blogosphère. Comment c’est possible bon dieu ? Comment on peut être timide sur internet alors qu’on est tranquille derrière son écran ? Mystère. Le fait est, toutefois, que je me suis bloquée. Je ne pouvais pas laisser de commentaires à sur mes blogs préférés, ceux que j’adore. Juste impossible, cette idée me bloquait vraiment. Par peur de ne pas être à la hauteur de l’admiration que je leur porte sans doute. Maintenant ça va, je les commente, je les interpelle même parfois, je me suis décomplexée à ce sujet. Mais j’ai vraiment été choquée de me rendre compte que j’avais pu reproduire ce schéma de timidité sur internet. Donc je me dis que c’est vraiment un combat à mener tout le temps pour mettre à bas ma timidité.

Si je devais donner quelques conseils à celles qui n’arrivent pas à s’en sortir :

- Lancez-vous des défis quand vous le sentez (aller demander l’heure, une indication).

- Préférez les appels aux sms (commencez avec des personnes que vous connaissez).

- Focalisez-vous sur ce que vous avez à dire, oubliez le reste.

- Vous avez réussi à aborder une personne ? Ne la lâchez pas tout de suite, posez lui des questions.

- Vous rougissez ? Ce n’est pas grave.

- Il n’y a pas de petites victoires sur votre timidité.

Ce n’est pas grand chose mais c’est comme ça, je pense, que j’ai réussi à dépasser ma timidité au fur et à mesure. N’hésitez pas à m’en demander plus, je ne sais pas si j’ai réussi à être suffisamment claire. C’est un sujet qui me tient à coeur car je sais très bien que c’est dur à vivre, je suis de tout coeur avec tous les timides du monde <3"><3"><3"><3

(Et merci à ma blopine d’amour Bull’Elodie de m’avoir convaincue de publier cet article <3)

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