Martial Raysse, rétrospective 1960-2014

Publié le 10 août 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Au Centre Pompidou se tient actuellement une expo très estivale sur Martial Raysse, "peintre de la vie moderne". Pourquoi estivale ? Parce que vous y verrez notamment Raysse Beach, une installation avec des pin-up en maillot et du sable. C'est presque Tiki-pop à Pompidou !

Raysse, Raysse Beach, 1962

L'exposition suit un déroulement chronologique, des premières œuvres très inspirées du pop art aux peintures les plus contemporaines, grandes fresques colorées de personnages contemporains. Ce qui est très perturbant et assez agaçant, c'est l'absence totale de panneaux de salle. En gros, vous vous repérez grâce aux dates inscrites sur les cartels. Vous ne connaissez le contexte de création que dans les rares cas de cartels un peu bavards. Bref, j'ai l'impression de me répéter mais un musée doit un minimum donner des infos à son visiteur sinon ça s'appelle une galerie ! Alors, certes, il y a un petit dépliant mais ça ne vous éclaire pas vraiment sur les parties de l'expo. D'ailleurs, peut-être n'y en a-t-il pas ? Car les cimaises ont beau marquer un chemin, elles ne rendent pas spécialement une progression. 

Raysse, Peinture à haute
 tension
, 1965

On découvre à l'entrée les premières peintures de l'artiste qui joue sur les couleurs vives posées par grands applats, les néons, les formes simples et féminines. Il s'inspire notamment des grands classiques de l'histoire de l'art comme La grande odalisque d'Ingres. Il propose également des installations comme Oued Laou (étonnant ce palmier sous tente au milieu de l'expo) et créations autour d'objets de consommation. On le voit également s'essayer au cinéma, jouant encore sur des images très pop.  Puis dans les années 1970, il réalise des petites boites à merveilles faites d'objets de récupération et de petites sculptures. C'est assez fascinant, chacune est un monde à part entière. 
Les années 1980 le voient renouer avec la peinture. Il retourne à des sujets classiques voire académiques comme la mythologie et la religion. Mais le traitement est loin d'être classique, il est plutôt empreint de naïveté et de fraîcheur. Attention, ça ne veut pas dire que c'est léger. La Folie Antoine montre par exemple une danse macabre, Liberté chérie est un mannequin enchaîné... Il n'y a pas que le style qui change, la taille aussi. A l'exception de quelques portraits, les toiles de Raysse sont de plus en plus grandes, accueillant de larges fresques animées. Des sculptures viennent rythmer le parcours, silhouettes humaines entre le kitsch et l'amusant.

Raysse, La folie Antoine, 1999

Si cette rétrospective montre un large panorama de la création de Martial Raysse, elle ne ne parle pas ou peu du nouveau réalisme ou même du pop art, elle ne donne aucun élément de contextualisation ou de réflexion. Elle se contente de présenter des œuvres. C'est loin d'être suffisant pour un visiteur un peu curieux !

Raysse, Mais espérons, chers amis, 2000