Le chien, l'éléphant, le mouton, le singe et moi

Publié le 09 août 2014 par Lucie Cauwe @LucieCauwe

Mario Ramos.

Dès 1995, Mario Ramos (1958-2012)  a fait ses albums en solo. Il en était à la fois l'auteur et l'illustrateur. C'était le vœu absolu de celui qui était entré en littérature de jeunesse trois ans auparavant avec "Djabibi" (texte de Rascal, L'école des loisirs, Pastel, 1992).
Réalisé seul, "Le monde à l'envers" (L'école des loisirs, Pastel, 1995) est un album qui le rend heureux et lui permet d'explorer plein de nouvelles pistes.
En 1997, Mario Ramos se lance un nouveau défi, double de plus: s'adresser aux tout-petits et utiliser la peinture acrylique. C'est le coffret de quatre titres "Moi pas, moi aussi" (L'école des loisirs, Pastel, 1997).
Dans chacun de ces quatre petits livres, un enfant invisible se compare cinq fois à un animal visible, chien, éléphant, mouton, singe. Les vérités qui sont énoncées pour l’animal ne le sont pas pour l'enfant qui répond chaque fois: "Moi pas." Exemple: "L'éléphant est immense. Moi pas. L'éléphant a un très long nez. Moi pas. (...)" Sauf en finale où le trait est commun à l’animal et à l’enfant qui peut alors répondre: "Moi aussi." Exemple: "L'éléphant aime beaucoup sa maman. Moi aussi."
Cet ancien coffret de Mario Ramos est aujourd'hui réédité sous la forme d'un gros livre cartonné reprenant les quatre histoires à la suite l'une de l'autre.
"Moi pas, moi aussi" (L'école des loisirs, Pastel) a gardé toute son importance dans le paysage éditorial. Il s'adresse si joliment aux plus jeunes, ces enfants de deux ou trois ans qui se comparent aux autres pour mieux se situer et se comprendre.
Les comparaisons enfant-animal sont déclinées sur des modes différents: l'humour pour le chien, le comique pour le singe, le sentiment avec l'éléphant, la réflexion grinçante sur notre société avec le mouton. "Sans doute, les jeunes enfants ne comprendront-ils pas tout tout de suite", s'expliquait l'auteur à la sortie du coffret. "Mais c'est bien qu'il demeure une part de mystère."

Première des cinq comparaisons. (c) L'école des loisirs, Pastel.


Deuxième comparaison (c) L'école des loisirs, Pastel.


Dernière comparaison et chute de l'histoire. (c) L'école des loisirs, Pastel.


Ce double premier essai d'alors, livres pour tout-petits et peinture acrylique, demeure une réussite. On y retrouve avec tant de plaisir le goût de Mario Ramos pour des images fortes et enlevées, et son immense capacité à raconter des histoires avec des dessins, à dessiner avec des idées.