Pour plusieurs facteurs donc entre autre, l'absence de comparaison personnelle. Dans l'éducation de ma fille, je ne peux rien ramener à ma propre expérience. Les repères sont donc à créer, ensemble. J'ai été élevé dans une famille et une rue où il y avait beaucoup plus de filles que de garçons et ça m,a forcément aidé dans la compréhension des femmes. C'est aussi ce qui explique cette un union naturelle avec 8 chummeys, mâles, à l'école secondaire, comme si, inconsciemment, j'avais recherché des frères. Avec Monkee, mon fils, nous avons bien souvent cette relation fraternelle, n'ayant jamais connu des frères l'un pour l'autre.
"Papa, toi t'es pas comme les autres pères, tu joues avec nous, tu nous parles, tu fais les manèges à la ronde, t'es cool"
(Je ne lui ai pas encore dit que je n'ai que 2 ans de plus que lui)
Coach et dans la voiture: papa.
Mais mon fils devenait 1 joueur parmi 17. Je ne le voyais pas tout le temps. Dans les estrades, je peux me concentrer simplement sur lui et lui suggérer quoi améliorer. Et depuis quelques années l'aider mieux, je ne manque rien.
Mais je prend son hockey légèrement plus au sérieux que le soccer de ma fille, l'été. Car je sais que mon fils adore le hockey, tandis que ma fille aime beaucoup le soccer, mais peut le manquer sans en faire de cas.
Punkee est franchement bonne au soccer. Elle est de très petite taille, ce qui étonne toujours l'adversaire, court extrêmement rapidement, mais surtout fait beaucoup de passes, ce qui reste rare chez les petites filles de 11 ans. C'est beaucoup parce qu'elle a vu son frère jouer au hockey très souvent et la passe étant naturelle au hockey, ça lui est rentré dans la tête.
Je peux à peine lui donner des conseils, sinon de ne pas lancer SUR la (minuscule)gardienne de but devant le (gigantesque) but (ce qui semble une maladie chez les filles de leur âge), mais en général, vous le savez, je connais peu ce sport et aime mieux ne pas le connaître l'ayant honni toute ma vie. Encore un peu aujourd'hui.
Son plaisir à jouer est évident, et humblement, elle brille dans son équipe.
Chaque pratique, je m'installe avec ma chaise, et de plus en plus, c'est le rare moment où je peux lire un peu dans ma semaine.
Tout est relaxxxxxxx.
Et ma fille qui multiplie les exploits et semble inspirer ses coéquipières, agit quelques fois en vraie capitaine de son club.
Mais cette pratique-là, la tête plantée dans des Nouvelles d'Irlande, il y avait cette seconde voix, masculine, qui survolait la pratique par dessus celle de la coach déjà sur le terrain. À la fin de la pratique, elles ont joué un 20 minutes de match simulé. Ma fille était tout à fait fascinante avec le ballon. De la poésie au bout du pied.
"VAS-Y LAURIE!"
"COURS MAYA"
"ARRÊTEZ LÀ, ELLE, TOUT LE TEMPS!" (ma fille).
"PASSES À LA FILLE EN AVANT, LOLA!"
"FAITES DE LA PASSE!"
"FAITES DE LA PASSE AUX FILLES EN AVANT!"
"REVENEZ!"
"SURVEILLEZ VOUS!"
"Ben...c'est parce qu'on a déjà un coach..."
Elle avait beau porter le #2 de la plus petite joueuse de son équipe (cette coach donne les # en ordre de grandeur au début de la saison), à ce moment précis, elle mesurait 7'4.
J'étais extraordinairement fière d'elle. Elle avait dit tout haut, ce que pas mal tout le monde avait pensé tout basé Sauf le père intense en question.
Déjà, ma fille avait brillé comme joueuse dans cette pratique, maintenant , elle était une superstar.
Aux douches Suarez, Rodriguez, Messi, Mueller et autres étoiles filantes. La vraie leader était dans mon 450.
Le père a fait fi de cette remarque (comme il faisait fi de la coach déjà en place) et a divulgué quelques conseils amateurs aux joueuses de soccer récréatif trop stupéfaites, voire légèrement intimidées devant cet homme qui brisait la frontière entre parents & athlète et la coach originale* l'a légèrement obstiné sur ses conseils, comme pour lui montrer que "ça ne se fait pas ce que tu fais, dude".
Il a continué à crier des estrades. Je ne sais trop si il était conscient qu'il était indisposant. Sa fille est si discrète sur le terrain, lui rend-elle service? L'étouffe-t-elle?
Peu importe, une fois le malaise dissipé, j'étais le père le plus fier de la planète de ma Punkee.
Et ma fille ne comprenait pas pourquoi...:)
"Ben c'est vrai , papa, on a déjà un coach!"
*La coach semblait elle aussi très fière de sa petite #2...hihihi...