Une collègue est allée la semaine dernière à une formation professionnelle sur l'accompagnement des personnes âgées en fin de vie. Elle avait pour mission
de m'en restituer quelques bribes. Ce fut instructif. Le genre qui n'apprend que des choses que l'on sent voire sait déjà mais qui met en mots et agit comme une loupe qu'on daignerait, pour une fois, à regarder. Chasse aux idées reçue, vite faites, rapidement balayées. Doigts qui appuient où ça dérange.Ainsi l'extrême solitude dans laquelle vivent bien des personnes âgées et le peu de bienveillance dont elles font l'objet, alors qu'au fond, un regard, un sourire, quelques mots suffisent.
Ainsi Alzheimer, phobie des temps modernes, carton rouge brandi à toutes les sauces alors que la maladie ne toucherait “que” 5 personnes sur 100. Que des anciens partent dans leur monde, rien de plus logique m'a expliqué la collègue, puisque le monde ne s'intéresse plus à eux. Ils s'isolent, s'enferment, s'égarent. On en connaît des moins âgés qui agissent de même
Ainsi la soit-disant infantilisation de nos anciens. Ce n'est pas forcément le cas. Générations marquées, elles doivent comme d'autres faire avec des symptômes qui resurgissent. Faute d'écoute, elles s'y enfoncent. Une anecdote : la formatrice racontait ce papy en maison de retraite. Systèmatiquement, il déménageait tout de sa piaule. Le personnel remettait en place aussi sec. Une discussion avec a montré qu'il revivait la période où il était prisonnier de guerre. Trés agité, il avait besoin de virer ses meubles. Qui ont du coup été laissés sur le palier. Et il est allé mieux.
D'autres choses ont été évoquées, bien sûr. La médication. Les anti fuites urinaires. Les occupations. La collègue parlant, je me faisais juste la remarque qu'un société qui ne sait ni respecter ses anciens, ni respecter ses jeunes, c'est quand même pas terrible.