Comme de nombreux récits publiés en cette année qui célèbre le centième anniversaire de cette page sombre de l’Histoire, celui-ci se situe également durant la première guerre mondiale. Il a cependant l’originalité de se dérouler en dehors de l’Europe, sur les bords du lac Tanganyika en Afrique Centrale. En 1915, alors que la guerre fait rage en Europe, le conflit s’est en effet également exporté dans les colonies africaines.
Si l’aspect historique est intéressant, c’est surtout l’histoire d’amitié développée entre le lieutenant Mercier et un autochtone haut en couleurs qui vaut le détour. Le fameux « Madame Livingstone » fait en effet tout le sel de cet album et ne lui donne pas son titre par hasard. Ce personnage charismatique, vêtu d’un kilt écossais et d’un casque colonial, est non seulement d’une grande originalité, mais s’installe également très vite au diapason de cet album qui mêle habilement Histoire, relations humaines, racisme et colonialisme.
Si le scénario, mêlant action et dialogues ciselés, est mené de main de maître par Christophe Cassiau-Haurie, celui-ci se retrouve sublimé par le dessin de Barly Baruti. D’un trait fin et détaillé, cet artiste originaire du Congo livre des personnages d’une grande expressivité et restitue avec brio les paysages africains. Réalisé en couleurs directes, ses illustrations sont d’une grande beauté.
Un excellent one-shot que vous pouvez également retrouver dans mon Top de l’année !