L'appartement d'un célibataire où fait intrusion une femme qu’il semble ne pas connaître et qui cherche quelqu’un, un homme, qui a peut-être habité le quartier. Il y a beaucoup de mystère, de quoi tenir en haleine le spectateur. Mais, sous ces apparences assez invraisemblables, tout juste bonnes pour un décor de théâtre, Jean-Claude Carrière développe une variation sur l’amour. Un Don Juan, qui tient à jour, chaque matin, la liste de ses conquêtes pour mieux les oublier, une femme abandonnée qui s’accroche désespérément à la quête d’une sorte de bonheur, des aventures sexuelles qui s’apparentent à l’onanisme, un jeu de séduction qui semble retarder l’instant des corps enlacés. Cherchant un certain Monsieur Ferrand, cette Suzanne n’en a-t-elle pas ferré un autre ? Et après, comment vivre la liberté revendiquée ? Et peut-on aimer sans se séparer (comme le chante Barbara : « C’est parce que je t’aime que je préfère m’en aller ») ? Comment préserver l’inconnu de l’autre ?
Cette pièce, écrite par Jean-Claude Carrière en 1968, est ici mise en scène par Patrick Courtois et interprétée par Guylaine et Michel Laliberté.
Je l’ai vue au Théâtre Essaïon à Avignon.