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Un été, deux familles

Par Gentlemanw

Comme cette saison, il y a eu des instants de pluie, des orages, des nuages mais aussi tant de ciel bleu que je n'ai gardé que celui-ci en moi.

Assise sur mon transat en teck, face à la forêt, dans cette belle vredure qu'offre notre maison, notre grande demeure de famille, je me réjouis de ces vacances nouvelles, de ces moments complices entre nous tous. Certes j'ai en mémoire mon adolescence, mes parents séparés comme tous les autres, ils devaient être les derniers à divorcer, à s'engueuler, à prendre du recul sur leur vie commune impossible. Mes frères et soeurs, nous avions compris avant eux cette fin, nous avions des études à faire, loin d'eux, sans eux, mais aussi près d'eux. Alors les week-ends avaient commencé, les agendas, les voyages, l'âge et tous les paramètres des boulots des uns, des autres, de la belle-mère, du mec amoureux de ma mère, le troisième en un an, les départs imprévus, bref un roman à rebondissements.

Nous nous amusions des choix complexes, des voyages en train, et puis assez vite, des campings sans eux, loind 'eux, juste quelques jours en juillet pour remplir notre poret-feuille et reprtir chez d'autres copains, chez mon petit ami aussi en août. La vie, la mode, les amours, les larmes aussi, je partageais plus avec mon père mais pas du tout avec sa blondasse si amoureuse, quelle hyène ! Encore aujourd'hui, je ne l'aime pas, je n'ai rien à lui dire, et pourtant elle n'est pas la source du divorce, juste un choix improbable de mon père. Aveugle des sentiments, mais amateur de lecture en braille sur bonnets siliconés apparement. 

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Maintenant je peux en rire, plus facilement, avec du recul, dix ans déjà que mon ex, la papa de mes fils est parti, lui aussi avec une blonde siliconée. Un vice familial, j'en souris, je vois sur le bord de la pergola sur un banc, mon nouvel homme, mon compagnon, celui que j'aime. Nous avons choisi cette maison pour sa taille, pour nous, pour son paysage, au-dessus de cette vallée, de cette rivière, non loin de la mer. Idéale pour nos réunions de famille, entre mes deux fils, ses trois enfants, un fils et deux filles, un petit monde devenus grands aussi, avec les pièces rapportées, deux autres jeunes hommes très gentils, une jeunette plus rigide, un peu perdue peut-être par cette tribu qui s'entend si bien. Elle voulait roucouler, elle est dans une bande de jeunes. L'année prochaine, on fera restaurer la grange du fond, un coin plus intime pour nos jeunes amoureux, moins proche de la meute recomposé de notre nouvelle famille. Ainsi je suis maman et belle-maman, plutôt bien acceptée d'ailleurs, complice de leurs amours, de leurs doutes, de leurs flirts, de leurs besoins de réponses à des questions compliquées. La cuisine est un lieu d'échange, de bon matin, ou tard le soir, pour trouver le tiroir des préservatifs par exemple. Je ris, j'ouvre la cachette qui n'en est pas une, je donne à profusion, je laisse ouvert, je file vers la cheminée, me glisser contre mon homme, sa chaleur, sa douceur, son parfum.

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Demain sera un autre jour, une autre demande, là dans le dresing commun, chacun son coin, des étagères, mais aussi le coin vintage, un lieu magique voulu par ma grand-mère, chez elle un grenier pour ne rien jeter. Par tradition, on a créé donc, un recoin avec tringles et tiroirs, où chacun peut laisser des affaires dont il ne veut plus. Ainsi robes, jupes, pantalons, chemises et tops, chemisiers et vieu tee-shirts se prêtent, trouvent nouveau preneur, nouvelle interprète pour sa mode. Chaussures aussi, avec le bonheur, le matin de voir une fille, la mienne, la sienne, une autre, portant mes escarpins dorés d'il ya deux saisons. On rigole, on explique aux nouvelles venues, on crée un lien, une complicité qui finit parfois en après-midi essayage. Mon compagnon a eu l'idée de mettre des miroirs dans le couloirs des chambres, on défile. On rit !

Le temps passe, l'union se forge, nous somems une famille, puzzle de personnes différentes, de sensibilités diverses, d'envies variées mais avec un bonheur transmissible. Délicat melting-pot de sentiments, nous partageons nos repas, laissant libres les activités, les allées et venues des jeunes, ronronnant sagement dans le salon, nous deux, enfin seuls.

J'aime ce parcours, il est le mien, le nôtre maintenant, une vie, des amours, nos deux coeurs simplement.

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Nylonement


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