La grande Histoire, ici, croise l’histoire personnelle et familiale de l’auteur qui, en mémorialiste précis, se raconte sans ego, dans un style fluide : « roman en vers » incluant des poèmes brefs, des sonnets rimés, à la métrique régulière (on y entend sonner de beaux alexandrins). Jacques Demarcq joue avec les mots, la langue parlée et de joyeux néologismes, jusqu’à la dysorthographie pour en souligner les polysémies, jamais gratuitement (à commencer par le titre). Un livre formidablement maîtrisé, original dans la folie douce de ses inventions, rigoureusement soigné dans sa composition (y compris graphique et typographique), dénué de tout pathos et extrêmement touchant. La poésie de Jacques Demarcq, inimitable, reste toujours parfaitement claire, élégante, jamais contournée ni gratuite.
[Bernard Bretonnière]
Jacques Demarcq, Avant-taire : roman en vers, Nous, 2013
A propos de ce même livre, on peut aussi lire cette note de Jean-Pascal Dubost