Serge Joncour est souvent là où on ne l'attend pas. Quoique... Écrivain en résidence, s'agissant d'un auteur qui a publié une dizaine de livres, quoi de plus normal? Sinon que le narrateur sans nom (mais avec un prénom, Serge, et il a écrit Vu, comme Serge Joncour), rebaptisé L'écrivain national par le maire de la petite ville où il séjourne pour quelques semaines, est happé par un fait divers. Ou plutôt par la périphérie de ce fait divers. Ou plus exactement par une femme qui y apparaît...
L'écrivain national, selon son éditeur
Le jour où il commence sa carrière d’écrivain à Donzières, une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes «néoruraux», Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais, dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo: celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet «écrivain national», comme l’appelle fièrement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora.
Dans une atmosphère très chabrolienne, Serge Joncour déroule une histoire à haute tension et les quelques semaines de tranquillité que promettait ce séjour d’écriture se muent, lentement mais sûrement, en une inquiétante plongée dans nos peurs contemporaines.
L'auteur, Serge Joncour
Serge Joncour est l'auteur de dix livres, parmi lesquels UV (Le Dilettante, Prix France Télévisions 2003), L'Idole, Combien de fois je t'aime, L'homme qui ne savait pas dire non et L'Amour sans le faire (Flammarion, 2005, 2008, 2010 et 2012). Ses romans sont traduits en quinze langues. Il collabore à l'émission «Des Papous dans la tête» sur France Culture.
Les premières lignes
Ce séjour promettait d’être calme. C’était même l’idée de départ, prendre du recul, faire un pas de côté hors du quotidien. En acceptant l’invitation je ne courais aucun risque, la sinécure s’annonçait même idéale, un mois dans une région forestière et reculée, un mois dans une ville perdue avec juste ce qu’il faut de monde pour ne pas craindre d’être seul, tout en étant royalement retiré, ça semblait rêvé. En plus, on était au début de l’automne, ça promettait de belles balades au fil des chemins creux, des fins d’après-midi à parcourir la forêt, des heures à se perdre dans des panoramas aux couleurs incendiées, pour en revenir le sang neuf et la tête gorgée d’idées neuves, ce serait parfait.