Je n’ai personnellement rien contre Luc Besson mais, parmi sa filmographie en tant que réalisateur, producteur et scénariste, je dois avouer que peu de ses films m’ont vraiment emballé, ou même tout simplement plu. Et malheureusement, ce Lucy ne fait pas exception tant le long-métrage s’avère perfectible, autant sur le fond que sur la forme.
Sur la forme, cela se traduit pour moi par une photographie relativement inégale, alternant les belles séquences et les plans sombres sans saveur. Ou par un montage sans grande finesse comme lorsque le réalisateur intercale des image de la savane sur lesquelles des guépards foncent sur une gazelle, lorsque les méchants asiatiques s’approchent violemment de Lucy. C’est peut-être une bonne idée sur le papier (et encore) mais cela représente à mon sens le niveau zéro de la subtilité. Pareil avec les images d’illustration du discours de Morgan Freeman, c’est tout sauf nécessaire et les séquences ne font en fin de compte qu’alourdir le rythme du film. Quant au fond, outre les incohérences inhérentes à ce genre de sujet formaté pour le grand public, cela tient encore plutôt bien la route. A condition bien sûr qu’on accepte le postulat de départ et les nombreux clichés disséminés tout au long de l’histoire. Dommage cependant que Besson se sente constamment obligé d’intellectualiser le propos, au point même de paraître grotesque par moments.
Malgré tout, le film se laisse suivre sans déplaisir grâce notamment aux multiples touches d’humour dont il regorge. Avec le recul, c’est peut-être d’ailleurs un des éléments qui fonctionnent le mieux : l’humour. Ensuite, sans être forcément mémorables, les scènes d’action sont tout de même efficaces et offrent au spectateur ce qu’il est en droit d’attendre d’une telle réalisation. A titre personnel, je m’attendais néanmoins à davantage d’intensité et de fun au vu du potentiel du récit. L’ensemble me paraît effectivement bien fade au regard du pouvoir fantastique dont dispose le personnage. Le personnage, parlons-en d’ailleurs ! Il avait absolument tout pour plaire sur le papier mais l’écriture est tellement faible qu’il ne suscite finalement aucun véritable attachement. Et ce n’est pas toute la bonne volonté de la pauvre Scarlett Johansson qui peut y changer quoi que ce soit. Quant aux personnages secondaires, ils sont malheureusement beaucoup trop stéréotypés (vieux sage, baron asiatique taré…) que pour convaincre et n’ont surtout aucun réel intérêt dans l’histoire.
En définitive, Lucy s’avère donc être un divertissement correct mais complètement inoffensif. Le genre de film qui nous occupe pendant 90 minutes mais dont on ne retient pas grand-chose au final. Aussitôt vu, aussitôt oublié !