Magazine Cinéma

La Vague

Publié le 07 août 2014 par Olivier Walmacq

vague

genre: drame
année: 2008
durée: 1h50

l'histoire: En Allemagne, aujourd'hui. Dans le cadre d'un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s'avérer tragiques.  

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, La Vague, réalisé par Dennis Gansel en 2008, s'inspire (très librement) d'une histoire vraie, et plus précisément d'une étude expérimentale d'un régime autocratique, intitulée "La Troisième Vague", et menée par le professeur d’histoire Ron Jones avec des élèves de première du lycée Cubberley à Palo Alto en Californie en avril 1967.
Au moment de sa sortie, La Vague déclenchera une petite polémique en Allemagne et obtiendra par la même occasion un joli succès (tant public que critique).

Pour l'anecdote, le film a été double lauréat des Prix du film allemand avec le Prix de Bronze dans la catégorie Meilleur film et le Prix d'Or décerné à Frederik Lau (Meilleur second rôle). En même temps, La Vague possède un sujet solide et un scénario en or puisqu'il est question ici du retour de la dictature. Ce qui renvoie inéluctablement au retour du nazisme et du IIIe Reich.
Une telle folie serait-elle possible aujourd'hui en Allemagne ? Oui, semble nous dire Dennis Gansel. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS !

2-18959805

La Vague raconte donc l'histoire d'un professeur de lycée allemand, Rainer Wenger, qui, face à la conviction de ses élèves qu'un régime autocratique ne pourrait plus voir le jour en Allemagne, décide de mettre en place une expérience d'une semaine dans le cadre d'un atelier.
En reprenant chacun des attributs qui représente une autocratie et plus précisément une dictature, on observe alors la mise en place d'une sorte de jeu de rôle
 grandeur nature. Construite en tant qu'une communauté, La Vague, rassemblée autour d'un symbole, un salut, un uniforme et des règles s'étend rapidement à l'extérieur de l'école.

En quelques jours, ce qui n'était que de simples notions telles que l'esprit communautaire et la discipline se transforment en un réel parti politique. Les étudiants, alors motivés par ce qui leur semble être de vraies valeurs, vont être extrêmement investis, et vont vite devenir trop investis et extrêmes. Dès le troisième jour, les membres du mouvement commencent à exclure puis à persécuter tous ceux qui ne se rallièrent pas à leur cause. Ce qui n'était initialement qu'un jeu de rôle va échapper au contrôle de Rainer Wenger. Certes, présenté comme cela, le scénario de La Vague a l'air passionnant.
Pourtant, ce qui étonne, c'est ce décalage permanent entre le sérieux affiché par le scénario du film et le traitement opéré par Dennis Gansel.

2-18959806

Evidemment, derrière cette histoire d'expérience et de jeu de rôle sur fond de régime autocratique, il est question de la dictature et plus précisément du nazisme. Pourtant, encore une fois, le traitement de Dennis Gansel est pour le moins surprenant.
En effet, le réalisateur ne lésine pas sur les caricatures et signe (dans la première partie du film) une sorte de teen movie avec son lot de lycéens caricaturaux (le sportif, la féministe enragée, l'élève exclu de sa classe mais qui s'intègre enfin parmi les siens grâce à La Vague... et j'en passe...).

D'ailleurs, Dennis Gansel opacifie ce traitement via une bande originale à la fois punk et pop rock, comme si le cinéaste voulait à tout prix signer un film grand public. De ce fait, difficile de prendre le film au sérieux ou de s'intéresser aux aventures des différents protagonistes.
Pourtant, sur le fond, et malgré ses nombreux défauts et clichés, La Vague reste un long-métrage intéressant, notamment dans sa seconde partie, largement plus réussie que la première. Cette fois-ci, le film se transforme en un drame scolaire qui dépasse complètement le principal intéressé, à savoir Rainer Wenger, un professeur, dont le charisme n'est pas sans rappeler les plus grands dictateurs de notre histoire. Dennis Gansel parvient à marteler son message dans les dernières minutes du film, non sans mal et sans éviter les clichés moraux habituels. 
Un drame terriblement maladroit en fin de compte mais pas inintéressant pour autant. Une rareté à découvrir donc, à défaut d'être indispensable.

note: 12/20


La vague un film qui doit faire réflechir... par peanutsie


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines