13 écrivains, 13 nouvelles pour autant de styles, d’interprétations et d’angles d’approche. Cette multiplicité créée l’unité de ce recueil à l’image de New York, où l’association des spécificités constitue une mosaïque (plus ou moins) homogène, dont chaque partie est un élément indissociable.
On s’attarde particulièrement sur les nouvelles de François Bégaudeau (A summer night at Gramercy Park, échange savoureux d’anecdotes dont l’une singulière sur les tours jumelles du World Trade Center) et de Vincent Hein (New York-New York, depuis une salle d’anglais du collège-lycée Saint-Pierre-Chanel de Thionville, les rêveries, projections et fantasmes qu’éveillent cette ville, à travers le regard d’un jeune garçon devenu adulte) :
"New York fait partie de ces villes avec lesquelles nous avons une histoire. Moi, mon New York-New York était à Thionville. [...] J’ai passé trois ans dans cette classe, les yeux au fond de mon New York. J’allais, je venais, j’y travaillais… J’étais laveur de vitres, ambulancier, policeman, vendeur de hot dogs, de journaux, de bouquets de jasmin ou de crèmes glacées. Je réparais des ascenseurs, je poinçonnais des tickets ou je promenais sur Madison des petits chiens toilettés et bleus pour de vieilles rombières très riches. [...] Je connaissais cette ville comme ma poche et je ne m’y perdais que rarement. Certes, il m’arrivait de trébucher sur un verbe irrégulier, un simple past ou un present perfect, mais j’étais fier car je parlais un bel anglais gauchi comme celui qu’on entendait dans le Bronx, le Queens ou du côté de Red Hook."
(New York-New York par Vincent Hein, pp. 162 et 170).
› Le New York des écrivains – par 13 écrivains. Éd. Stock
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