Bonjour,
je vous parle aujourd’hui du livre que j’ai choisi parmi la sélection « été » du Livre de poche. Il s’agit de Nina de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio. Je suis ravie de mon choix, je l’ai dévoré et aurais bien continué 100 ou 200 pages de plus. C’est une histoire d’amour magnifique, triste mais prenante, poignante. Mais ce récit ne tourne pas seulement autour d’une tragédie amoureuse. Le monde de l’édition est très présent dans cette histoire et c’est aussi ce qui m’a plu. Je ne sais pas si c’est dans ma tête, mais depuis que j’ai commencé des études dans le domaine du livre et de l’édition, j’ai l’impression que dans presque chaque livre que je lis, il y a toujours un personnage en lien avec le monde des livres. Un auteur, un éditeur, une attaché presse, un libraire etc… Et celui-ci ne fait pas exception.
Nina et Adrien se sont rencontrés enfants, en Italie où ils passaient leurs vacances d’été. Le duo est très vite devenu complice, ils se comprenaient sans échanger de paroles, se soutenaient, s’aimaient. Ils étaient toute une bande dans ce coin de paradis deux mois par ans, tous les ans. Adrien et son frère Nicolas venaient de France, les autres d’Angleterre, d’Italie etc… Ils se sont vu grandir, changer, l’adolescence est arrivée, les corps se sont développés et les uns se sont rapprochés des autres. Mais la peur d’Adrien, l’appréhension que ses sentiments ne soient pas réciproques l’ont bloqué et il n’a jamais avoué son amour à Nina. En plus, Enzo, le leader de la bande est devenu son rival en grandissant. Lui aussi éprouvait des sentiments pour la jeune fille.
Le récit débute à Paris, de nos jours dans un appartement proche du jardin du Luxembourg. Adrien a maintenant près de 40 ans et vient de perdre sa jument dans un accident. Il a la jambe dans le plâtre et ne semble très affecté par ce bouleversement. Il est assis à son bureau, un soir, un verre de whisky mélangé à de nombreux (trop nombreux) comprimés posé dans un coin, et rédige son testament, ainsi qu’une lettre pour l’unique femme qu’il a aimé, Nina. Il lui explique tout, évoque de nombreux souvenirs d’enfance, de ces étés au bord de l’eau, il parle de l’amour qu’il lui porte et du grand vide qu’il ressent depuis vingt ans. Adrien a toujours voulu être écrivain, mais ce soir est la première fois qu’il arrive à vraiment s’exprimer, et cela, simplement en parlant à la femme qu’il aime.
Une fois la longue lettre terminée, il estime qu’il est temps de partir et bois sa mixture mortelle. Les événements s’enchaînent alors plus rapidement, il est transporté à l’hôpital, où il tombe dans le coma pendant de longs mois. Rose, sa vieille gouvernante et Nicolas se rendent régulièrement à son chevet, pourtant il n’y a pas d’améliorations. Vient aussi Emily, ancienne fille au pair pour la famille de Nicolas, devenue assistante d’édition dans une prestigieuse maison de St Germain des Près. C’est elle qui a trouvé les lettres d’Adrien dans le bureau de Nicolas, enveloppes enlevées et jetées. La jeune femme prend alors une importante décision après la lecture émouvante des documents : montrer la lettre adressée à Nina à l’éditeur pour qui elle est en stage. C’est un succès, tous deux décident de publier la lettre sous la forme d’un roman et Emily est embauché comme assistante.
Je ne vous en dis pas plus, il faut tout de même un peu de suspens ! Nina va-t-elle entendre parler de cette lettre, est-elle toujours en vie, Adrien sortira-t-il du coma ? Vous trouverez toutes ces réponses en lisant ce superbe ouvrage ! Et quand je vous parlais tout à l’heure de la seconde raison pour laquelle j’avais beaucoup apprécié cette lecture, voici un extrait qui correspond parfaitement à mon futur travail ! J’espère qu’il vous plaira autant qu’à moi, bonne journée à tous !
« Fais une fiche. D’un côté de la feuille, pointe les bonnes choses – si l’histoire tient, si l’écriture est fluide, si tu es convaincue par ce qu’on te raconte, si la structure est en place. De l’autre, indique ce qui ne va pas. Ensuite, et c’est la chose principale, donne ton avis : est-ce que ça te plait ? Est-ce que ça te touche ? Est-ce que tu aurais envie de lire ce livre, une fois le travail d’écriture abouti ? C’est ton sentiment que je veux. C’est ça qui compte pour moi. Aies confiance dans tes goûts. Dans tes aversions aussi… J’en ai refusé, moi, des manuscrits qui ont été publiés ailleurs, et qui ont même eut du succès. Mais tu sais, je m’en fiche. Pense à ton plaisir Emily. C’est ce qui m’intéresse, n’oublie pas : ta faim d’un auteur. Ton envie de le publier. »