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Robert Walser – Placidité (Gelassenheit, 1909)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Robert Walser en 1907Depuis que j’ai capitulé devant le temps,
je sens vivre en moi quelque chose,
une sérénité ardente et merveilleuse.
Depuis que je badine sans façon
avec les jours avec les heures,
mes lamentations sont closes.
Et d’un seul mot franc et direct
me voici délivré du fardeau
de mes fautes qui me nuisent :
le temps est le temps, il peut s’endormir,
il me trouvera toujours, brave
homme, fidèle au poste.

*

Seit ich mich der Zeit ergeben,
fühl’ich etwas in mir leben,
warme, wundervolle Ruh’.
Seit ich scherze unumwunden
mit den Tagen, mit den Stunden,
schliessen meine Klagen zu.
Und ich bin der Bürd’ entladen,
meiner Schulden, die mir schaden,
durch ein unverblümbtes Wort :
Zeit ist Zeit, sie mag intschlafen,
immer findet sie als braven
Menschen mich am alten Ort.

****

Robert Walser (Bienne, Suisse 1878-1956)Au bureau. Poèmes de 1909 (Gedichte, 1909) – Traduit de l’allemand par Marion Graf



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