Sur le plateau de l'émission Revu et Corrigé, Philippe RIDET, journaliste politique au Monde, se permet de donner un cours au représentant des professeurs de la FSU.
« Vous allez perdre la guerre de la communication, vous devriez engager
une attachée de presse...vous répétez toujours la même chose »
Involontairement, cette émission consacrée aux médias nous apprend plusieurs choses.
1 - Un journaliste ne relaie pas un discours s'il ne change pas fréquemment.
Ce que Nicolas Sarkozy a parfaitement compris en leur proposant au moins une mauvaise idée ou un événement people par jour. Philippe Ridet alors relaie activement, en posant par exemple dans une réunion européenne, une question fascinante « Quel est votre état d'esprit au moment de votre divorce avec Cécilia Sarkozy ? ».
2 – Même au Monde, l'ère de la politique "produit" est ouverte.
Jadis dans Libération, on pouvait lire la rubrique « nouveau et intéressant », avec Philippe RIDET on tombe dans le « nouveau donc intéressant », totalement décomplexé. C'est une technique marketing avérée, vos ventes plafonnent, vous changez le nom du produit « Maintenant RAIDER, c'est TWIX », vous changez le packaging : « NOUVEAU ! Ouverture facile ». Exit le fond, tout dans la forme, mêmes pour les réformes « C'est une bonne réforme, mais on aurait dû faire des efforts de pédagogie ».
D'ailleurs Ridet ne s'en cache pas : « Je ne suis pas un critique de la politique, le fond je m'en fous, si Sarkozy est un bon candidat, je dois le dire. »
3 – Les journalistes français de nos quotidiens estiment avoir besoin des lumières d'une attachée de presse pour pondre leurs articles.
Mettons en valeur le travail des attachées de presse de Sarkozy dans le travail de Ridet. Ainsi, lors d'un déplacement de Sarkozy, ce dernier se lâche : « La Ségolène a été à la mode pendant des mois. Mais elle fait une erreur : elle ne présente aucune idée. Le 11 février ? Génial ! L’essentiel, c’est que les idées arrivent avant le 22 avril, date du premier tour de la présidentielle ! ». Et bien grâce au travail d'une attachée de presse, bien plus professionnelle que ne pourraient l'être ses propres oreilles, sous la plume de Ridet cela donne : « Nicolas Sarkozy a implicitement critiqué la stratégie de Ségolène Royal : il faut tellement de temps pour installer ses idées. C’est une erreur de penser qu’on peut les garder pour la fin ». Philippe Ridet n'en revient toujours pas que l'on fasse son travail."Les entretiens qu'il a accordés au Monde ont été peu corrigés. Ils contiennent en général ce qu'il faut de phases courtes pour pouvoir fabriquer " accroches " et éléments de titre. S'ils venaient à manquer, M. Sarkozy est prêt à fournir, sur simple demande, jusqu'à quelques minutes du bouclage. Cette réputation de professionnel des médias, il y tient."
Désolée Monsieur Ridet pour cette nouvelle Fatwa, mais bien que vous soyez incorrigible, si vous ne faisiez pas la leçon aux blogueurs et aux professeurs, on aurait moins envie de vous donner une bonne correction.
« Il est de l'essence [de la presse] de faire apparaître l'âne qui est à son service comme un dieu, et dans une mesure telle qu'il succombe lui-même à l'illusion. Une sottise imprimée en impose plus au lecteur que ce que les sept Sages de la Grèce pourraient lui murmurer à l'oreille. »
Karl Kraus in Die Fackel.
« On peut quand même rire avec Sarkozy, c'est pas Hitler ! »
Philippe Ridet.
Vu par Nef et corrigé par Bob