Sara.
Les papiers déchirés de Sara,on ne s'en lasse pas.
Ses albums se suivent
et ne se ressemblent pas.
Deux sont déjà sortis
en cette année 2014.
Un troisième est annoncé le 24 septembre,
"Blancheneige" (Le Genévrier).
Pourquoi pas? Même s'il s'agit en réalité d'un poème chinois classique, écrit au VIIIe siècle, sur les joies de l'amitié et de l'hospitalité. La poésie n'est-elle pas éternelle?
L'album est conçu par doubles pages que remplissent peu à peu les papiers déchirés de Sara. Le texte de Du Fu apparaît, quant à lui, en lettres blanches sur les fonds de couleur. A la fin, un texte présente la poésie classique chinoise et le poème lui-même apparaît en caractères chinois.
Le livre s'ouvre sur l'esquisse d'un paysage: une silhouette, deux oiseaux, trois arbres, pas de texte. En page suivante, "Les eaux printanières se répandent au nord et au sud de ma maison" est la première phrase qui sous-titre le même paysage, vu avec un effet de zoom avant. On se rapproche ensuite encore un peu pour lire "tandis que des nuées de mouettes passent jour après jour."
L'homme apparu en silhouette sombre est assis sur une marche dans son jardin. Trois mouettes lui tiennent compagnie durant ses réflexions. Il entame ensuite ses préparatifs pour accueillir son invité.
L'homme se prépare à accueillir son invité. (c) Hongfei culture.
Le portillon au bout de l'allée aux fleurs s'ouvre enfin: c'est le visiteur, tout de blanc vêtu.
Le portillon s'ouvre, l'invité est là. (c) Hongfei Culture.
Même s'il n'est pas riche, l'hôte fait de son mieux pour bien recevoir son invité. Il convie aussi auprès d'eux son voisin, habillé de gris. Les tons de fond ont changé: de l'ocre brun à l'ocre rouge en passant par le bleu et le vert sur lesquels se découpent des plantes souvent fleuries.
Quel bonheur de contempler la page où les trois hommes vont lever ensemble une coupe à l'amitié! La sobriété de Sara épouse superbement le texte classique, en huit strophes de sept caractères. Quel art de vivre! Et la joie qui naît d'être reçu de telle manière.
L'album "L'invité arrive" refermé, les yeux pleins d'images, l'imagination emplie de poésie, il ne reste qu'à se préparer de façon identique avant qu'arrive le prochain invité.
Malgré les naufrages, malgré les tempêtes et les dangers, Paul Imbert a la mer en lui. Il veut devenir marin. Le jeune mousse devenu capitaine à l'âge de vingt-cinq ans ne rêve que de voguer sur l'océan Atlantique. Il sera moins bien servi lorsqu'il sera capturé par des corsaires au large du Maroc. Le capitaine et ses matelots sont ensuite débarqués dans la ville de Salé.
L'appel de la mer. (c) Chandeigne.
Paul Imbert sera acheté par le pacha de Marrakech, le caïd Ammar el Feta, lequel se verra bientôt confier une expédition vers Tombouctou. Paul Imbert deviendra ainsi le premier Européen à entrer dans la ville aux mille trésors et aux 333 saints. Il n'en reviendra toutefois pas malgré le navire français qui tente de le délivrer.
L'arrivée à Tombouctou. (c) Chandeigne.
Voilà un album biographique qui raconte une vie peu ordinaire et peu connue à la façon d'une histoire. La longueur des textes le réserve à des enfants sachant déjà bien lire. Mais les illustrations de Sara permettent d'en aborder la lecture plus tôt, avec l'aide d'un adulte médiateur.