Jadis (le 2 août 2014)
« Allez les filles ! On est parti ! ». C’est par ces quelques mots que MonHéros lançait officiellement le début des hostilités festivités estivales. Surexcitées par ce départ annoncé, nous dévalions LaPetite, TheBff* et Moi les marches de notre « home sweet home » angoumoisin que nous quittions la larme à l’oeil mais le sourire en coin.
A peine avions-nous franchi le seuil de la porte, portant à bout de bras (enfin ceux de MonHéros surtout) les quelques 453 kg de valises que j’avais « promis, juré, craché » de ne pas emporter et alors qu’un Tétris géant s’annonçait pour faire rentrer dans le coffre de notre minuscule golf les fameux « J’te jure cette année on emmène qu’un sacounet ! », un méga-giga-orage-unicellulaire (Si!) se forma juste au dessus de notre rue et s’abattit aussitôt sur les pauvres êtres en péril que nous étions soudainement devenus.
Un effroyable orage que d’aucuns locaux diraient: « Pô ben didon ! On en a pas vu des comme ça depuis au moins dix ans ! » (Un jour prochain, je me fendrai d’une chronique sur ces fameux locaux qui s’esbaudient systématiquement où que j’aille en me lançant un triomphal: « Pô dis voir ! Un temps pareil, on a pas vu ça depuis, allez à vue de nez, au moins 10 ans ! »… Satané malédiction !Bref, nous avions donc à cet instant ma tribu, mes valise et moi-même quelques dix années de pluie, grêlons, éclairs et tonnerre qui se déversaient en cascades (et c’est peu dire ! Angoulême n’étant qu’une côte ou une pente perpétuelle), nous empêchant littéralement de prendre le large pour d’autres horizons.
Il nous fallut attendre sagement la décrue et que les Dieux Charentais concèdent enfin à nous laisser partir.
Heureusement notre lieu de perdition vacancière n’était qu’à deux petites heures de chez nous ce qui nous changeait des à-peu-près-11-heures de route devenues au fil des années bien trop banales.
Enfin deux heures… en temps normal. Pas en temps de « pire jour de l’année annoncé NOIR pour les départs » (source journal télévisé et bison futé). Jour que nous avions consciencieusement choisi un certain soir de février 2014, loin très loin de l’instant présent.
Et c’est donc tout naturellement après…4h15 de route (!) que nous pûmes poser bagages et dépression post angoumoi-parisienne dans un tout nouveau, tout beau, tout frais camping au coeur de la très chouette forêt landaise. A peine avions-nous pénétré dans le hall d’accueil que le sourire de la charmante hôtesse me fit soudain oublier ces quelques malencontreuses péripéties. Avec la rapidité de l’éclair, elle nous sortit les inévitables formalités d’acquisition de notre futur lieu de villégiature ( si innombrables qu’on aurait pu croire que nous étions sur le point d’en devenir propriétaire) et brandit fièrement le plan du camping cherchant du bout de son agile stabilo le numéro de notre chalet parmi les 324 cases à colorier. N’écoutant que d’une oreille distraite les mérites, commodités et autres réjouissances proposées dans ce « sensationnel paradis pour vacanciers éreintés », il me tardait de poser LA question existentielle de toute bonne mère de famille qui se respecte :
« Euh et question sécurité, ça va ? C’est comment dire… sécurisé quoi ? Genre camp militaire: barricades, barbelés, sentinelles armées, etc. ?
- Oui Oui, bien sûr voyons, quelle question ! me rassura-t-elle.
- Et le soir, les chemins sont éclairés n’est-ce pas ? Car vous comprenez on a deux délinquantes adolescentes et je ne voudrais pas que…
- Rassurez-vous, me coupa-t-elle, ils sont éclairés… Bon disons plutôt tamisés… Et puis au pire hein, y a la lumières des portables ! De toutes les façons avec les sangliers, moi j’vous conseille de pas trop trainer après 21h30, hein, parce qu’ ici dès la nuit tombée, c’est un peu le Ibiza des Phacochères !
… :/ … (un ange passe)
- D’ailleurs à mon avis, vous les verrez dès ce soir car ils adorent roder autour des chalets et particulièrement dans ce coin là !Alliant le geste à la parole elle se mit à dessiner un énorme rond rose fluo pile sur les numéros des chalets bordant la forêt.
- Mais… mais c’est vers chez nous ça ! agonisais-je.
- Oui, je sais j’habite juste à côté. Brrrr, d’ailleurs moi j’aime pas ça hein ! J’ai la trouille grave mais bon, je cours !
Et alors que j’étais sur le point de commettre l’irréparable en tentant de passer par dessus le comptoir, MonHéros siffla la fin du match et je dus, à regret, me résoudre à lâcher le cou de la pauvre malheureuse.
Trainant mes tongs déprimées au coeur de la jungle girondine, j’entendis soudain ma petite voix intérieure s’élever et déclamer solennellement: « Bon, c’est pas l’tout mais c’est pour quand l’apéro ? »… Rosita était de retour. Les vacances pouvait démarrer.
Rendez-vous (peut-être) prochainement pour l’épisode n°2 des « Vacances presque parfaites ! » – Saison 3 – … parce que là tout de suite, moi, je file à l’apéro ! Héhé !
*TheBff: The Best Friend Forever
* Pour ceux qui ne connaissent pas la saison 1, cliquetez ci-dessous:
DES VACANCES PRESQUE PARFAITES – SAISON 1
*Pour la saison 2 (qui ne comporte que 2 épisodes car l’été dernier était celui de l’écriture du manuscrit de « Cultivez votre bonheur! » Cliquetez ci-dessous:
DES VACANCES PRESQUE PARFAITES – SAISON 2