Petit point sur les dernières lectures que j’ai envie de partager avec vous. J’ai lu plusieurs Bret Easton Ellis ces dernier mois mais a-t-on encore besoin de présenter cet auteur et ses ouvrages… Peut-être… Mais pour l’heure j’ai envie de vous parler du livre de Dany Laferrière.
Dany Laférrière est un écrivain haïtien naturalisé canadien qui a récemment intégré l’Académie Française. Il est l’auteur entre autres de l’Odeur du Café, l’énigme du retour ou encore Journal d’un écrivain en pyjama.
Dans la bibliothèque familiale, on peut trouver plusieurs livres de cet auteur. Pourtant, pour une raison que j’ignore, je n’avais jamais éprouvé l’envie d’en lire. C’est un ami qui en m’offrant cet ouvrage m’a permis de découvrir l’univers de l’écrivain haïtien.
Haïti, 1968. Le tyran Duvalier est au pouvoir et les tontons Macoutes font régner la terreur dans les rues de Port-au-Prince, mais une seule chose fascine un jeune adolescent : la maison de Miki, de l’autre coté de la rue. Une maison toujours pleine de jeunes filles, fêtardes, paresseuses et insouciantes qui profitent de la vie, faisant fie de la misère ambiante. Suite à un tragique incident, le jeune garçon est contraint de se réfugier dans ce "gynécée" et ce qu’il y découvre le marquera à jamais.
Ce livre nous plonge dans une Haiti encore sous la dictature de Duvalier. J’y suis entrée avec beaucoup d’appréhension : ce pays me fascine, par son histoire, si riche qui a tant imprégné celle des pays de notre région caribéenne mais au delà, de la zone latino-américaine.
Beaucoup d’appréhension car j’avais encore en tête les images d’un pays à feu et à sang, quand petite, je regardais le journal télévisé. Les images de la fin de l’ère Duvalier et des tontons macoutes, d’une démocratie tant espérée et qui avait tant de mal à se construire.
Voilà toutes les raisons qui ont fait que je suis entrée dans le Gout des jeunes filles à tâtons, un peu effrayée par ce que j’allais bien pouvoir y trouver.
Et j’y ai trouvé l’humidité suave des souvenirs d’enfance. Des premiers émois, des terreurs profondes et autant de sentiments, profonds. Vous savez, de cette profondeur incommensurable qu’ont les sentiments quand on est jeune et que tout semble si intense, si beau et si douloureux.
Alors bien sur, il y a bien le décor de dictature dans lequel le récit est planté. Mais à travers les regards de ces adolescents, la dimension est nouvelle pour la petite lectrice que je suis. Bien sur, il y a eu toutes ces atrocités de commises, mais il y a eu aussi la vie, qui contre vents et marées continue et que ce groupe de jeunes filles incarne dans toute sa splendeur.
Je conseille vivement cet ouvrage qui a également inspiré un film du même nom.
Si vous l’avez lu, je serais ravie d’avoir vos avis.