C'est donc le petit-fils de la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo qui a été identifié.
Hier, lors d'une grande conférence de presse, la grand-mère a elle-même annoncé la nouvelle.
Tous les amoureux de l'Argentine peuvent se réjouir aujourd'hui car Estela de Carlotto a beaucoup donné de sa personne pour cette cause. Toutes les grand-mères méritent de retrouver leurs petits-enfants mais quand c'est à elle que cela advient, c'est un peu à tous les Argentins de bonne foi aussi tant elle a su incarner ce combat et lui donner un visage avenant et pacifique.
C'est le grand sujet de Página/12 aujourd'hui avec une multitude d'article, sur la grand-mère, sur le petit-fils, qui se posait des questions depuis plusieurs années et a fait le premier pas en juin dernier, sur la tante, Claudia Carlotto, qui est à la tête de la Commission nationale pour le Droit à l'Identité (CONADI) et qui, à ce titre, a eu à annoncer hier la nouvelle à son neveu, comme elle le fait pour toutes les personnes qui se sont manifestées spontanément chez Abuelas, à cette seule différence qu'il a fallu opérer par téléphone à cause des fuites immédiates qui se sont produites au tribunal, d'où la nouvelle a été lancée à la presse et au public avec tous les détails qui d'habitude sont gardés confidentiels pour permettre à la personne identifiée de prendre les choses à son rythme et selon ses besoins psychiques.
Comme il est musicien, il s'était rapproché du programme culturel de Abuelas Música para la Identidad, pour lequel il a écrit au moins une chanson, le 24 mars dernier. Il a été recueilli par des personnes de bonne foi qui n'avaient rien à voir avec le régime répressif de la dictature. Il a donc été élevé dans des idées qui ne le tiennent pas opposé à sa famille, comme cela arrive parfois lorsque les enfants ont été adoptés (frauduleusement) par des sbires de la Junte.
Mais ce n'est pas comme d'ordinaire que Página/12 qui fait la fête aujourd'hui. Toute la presse est au diapason. Et la Présidente a bien entendu félicité officiellement (et de façon privée aussi) Abuelas. Et elle a pleuré lorsqu'elle a su, en appelant le siège d'Abuelas, que la nouvelle, qui courait déjà dans tous les médias, était exacte.
Pour en savoir plus : lire l'article principal de Página/12 lire l'article principal de Clarín lire l'article où La Nación voit -enfin- en Estela de Carlotto un symbole de la Justice lire l'article principal de La Prensa, dont la une n'est pas disponible.