Magazine Culture
Auteur : Samantha Bailly
Édition : MiladyParution : 2014
Pages : 350Prix : 18,20 €
Genre : Contemporain
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phélie, Arthur, Hugues et Alix viennent tous d’horizons différents. Leur seul point commun : ils rêvent de travailler chez Pyxis, entreprise spécialisée dans l’édition de mangas et de jeux vidéo, pilier dans le secteur de l’industrie créative.
Une réalité s’impose rapidement : beaucoup de candidats, peu d’élus. Désormais, le stage est devenu une étape obligatoire pour ces jeunes qui sont à la croisée des chemins dans leurs vies professionnelles et affectives.
Provinciale tout juste débarquée, Ophélie a laissé derrière elle petit ami et logement, et doit faire face aux difficultés de la vie parisienne. Étudiant en école de commerce, Arthur est tiraillé entre les grands projets qu’on a pour lui et son envie de mettre la finance entre parenthèses. À leurs côtés, Alix, passionnée de mangas, ne jure que par ses sagas favorites, et Hugues, graphiste, teste ses limites dans les soirées électro...
Dans une atmosphère conviviale, travail et vie privée s’entremêlent.Pourtant, une question demeure en fond sonore : qui restera ?
J'ai lu pas mal de bons retours sur ce roman, ce qui m'a convaincu de faire un essai même si je n'avais pas été emballée plus que ça par le pitch au départ. Eh bien je crois que la première intuition était la bonne : si j'ai passé un moment agréable avec ce livre, je reste néanmoins réservée sur certains points.
En fait, je n'ai pas réussi à m'attacher pour de bon aux personnages, et donc à ressentir tout ce qu'il aurait fallu à la lecture. J'ai trouvé l'ensemble assez stéréotypé, même si proche de la réalité par bien des aspects. J'ai moi aussi été stagiaire, comme beaucoup. Et dans mon boulot actuel, je vois plein de choses qui confortent ce que dit ce livre. D'ailleurs, ma boîte et mon métier sont cités par Arthur au début du roman, ce qui m'a bien fait rire !
Et même ces personnages, je les connais. Etant moi-même parisienne, ayant fréquenté les bancs de la fac et connaissant beaucoup de gens venant d'écoles de commerce, j'ai rencontré à peu près tous les types de personnes cités dans le roman (sauf peut-être Alix, ça j'avoue, je ne dois pas cotoyer les bonnes personnes, j'aurais adoré rencontrer une geekette comme ça^^). Notamment Arthur, car des comme lui, j'en ai déjà rencontré, et ça m'a pas mal marqué justement (même si je ne me suis pas forcément retrouvée dans la même situation qu'Ophélie ou Juliette vis-à-vis de lui !).
Et au final, ce qui se passe dans ce livre, ça me rend plus triste qu'autre chose. Je ne sais pas si c'est mon état d'esprit actuel et la désillusion que j'ai pu avoir sur mon boulot récemment ou autre chose, mais je n'ai pas réussi à ressentir du positif dans ce livre. C'est drôle parce qu'avec Ce qui nous lie, j'avais été vraiment touchée par le personnage d'Alice et son histoire, par la poésie et la sagesse qui se dégageaient du texte, par le mélange de contemporain et de fantastique aussi. Et là, il n'y a pas eu d'étincelle. Juste le sentiment que la réalité n'est pas toujours belle et que décidément, j'ai besoin d'une touche d'imaginaire pour apprécier une lecture. Un récit trop proche du réel ne capte pas mon attention et ne me satisfait pas. Parce que le quotidien, je le vois déjà tous les jours. Et revivre le boulot pendant mes loisirs, surtout les aspects négatifs, merci mais non.
Je pense que beaucoup se retrouveront dans ce livre et s'identifieront à l'un ou l'autre des personnages. Certains y verront des messages d'espoir malgré les temps qui courent, d'autres comme moi y verront surtout le reflet de l'entreprise d'aujourd'hui, avec tous ses paradoxes. Je note toutefois que la forme est vraiment sympathique, avec des paroles de chansons à chaque début de chapitre (que je connais presque toutes pour une fois^^), des conversations par SMS ou via Communicator (la messagerie instantanée d'Outlook), et un style simple et moderne qui reflète bien l'environnement des personnages. Le roman est donc plutôt réussi, mais le sujet et sa narration trop proche du réel ne m'ont pas convenu : je cherchais l'évasion, et ce n'est pas ce que j'ai trouvé dans ce livre. Malgré tout, l'épilogie est bien trouvé et laisse le lecteur sur une note positive, rappelant une fois de plus que tout le monde a été stagiaire un jour, et qu'avec de la persévérance, on peut atteindre ses objectifs !
Les Stagiaires est un roman résolument contemporain, et dans lequel les dernières générations pourront facilement se retrouver. Car tout le monde a été stagiaire un jour, et la palette de personnages est assez variée pour que chacun y trouve son compte. Cependant, j'ai eu du mal à vraiment apprécier ce roman, parce qu'il est trop proche de la réalité et reflète un peu trop bien l'angoisse de l'avenir et les paradoxes de l'entreprise actuelle. Un constat qui m'a plus mis le blues qu'autre chose, mais certains lecteurs y verront au contraire un message d'espoir. Une nouvelle preuve de mon addiction aux genres de l'imaginaire :)
7/10