Titre original : How do you know
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : James L. Brooks
Distribution : Reese Witherspoon, Paul Rudd, Jack Nicholson, Owen Wilson, Kathryn Hahn, Mark Linn-Baker…
Genre : Comédie/Romance/Drame
Date de sortie : 26 janvier 2010
Le Pitch :
Lisa a construit sa vie entière sur les bases du soft ball (ni plus ni moins que du base ball). Quand elle se fait lourder par son équipe, ce n’est pas seulement le droit de porter les couleurs de son pays que la belle perd, mais aussi tous ses repères. En parallèle, George, un homme d’affaire, jeune et dynamique, doit faire face à de graves accusations judiciaires. Entre les deux paumés : un père gentiment pourri, une secrétaire enceinte et un petit ami volage et un poil stupide…
La Critique :
La vie est compliquée et la quête du bonheur parfois longue. C’est en substance le message délivré par James L. Brooks dans son dernier film. On ne change pas une stratégie qui paye. Brooks continue donc son exploration des sentiments humains et des interactions qui en découlent. Sauf que parfois, ça ne paye plus des masses. Au top avec les chef-d’œuvres Pour le pire et pour le meilleur et Tendres passions, déjà moins inspiré avec Spanglish, le réalisateur a malheureusement emprunté, pour son dernier long métrage, une voie de garage.
Il ne faut en effet qu’une vingtaine de minutes pour se demander où le cinéaste américain veut en venir. Alors ok, on essaye d’y voir plus clair : Reese Witherspoon est toujours super mignonne, mais ça n’a aucun rapport. Elle cherche l’amour mais pas trop car pour l’instant elle a le blues, car elle vient de perdre sa place dans l’équipe nationale de soft ball. Au passage on se dit que pour une sportive pro, le personnage de Reese n’a pas des épaules de déménageurs et ça c’est bien. Reese ne sait pas trop ce qu’elle veut, elle parle, hésite, rentre, sort, dit oui puis non, fait la moue, verse sa larme, picole, rigole, sort, re-rentre, prend le bus, lit des mémos sur le miroir de sa salle de bain, déménage, emménage, porte une jolie robe rouge, reçoit une montre, de la pâte à modeler, rigole et hésite encore plus. De l’autre coté, George, incarné par l’excellent Paul Rudd, le boy next door du nouveau millénaire, est dans la panade. Il galère avec des accusations, risque la prison, entretient avec son Jack Nicholson de père des relations compliquées et mange des petits plats préparés par sa secrétaire, qui, elle-même, ne sait pas si le père de son futur enfant va enfin prendre ses responsabilités.
La vie est compliqué, c’est sûr et pour rendre justice au parcours du combattant qui consiste à essayer d’être heureux, mieux vaut faire preuve de clarté. Comment savoir ne l’est pas. Non pas que le film soit dénué de qualités, loin de là. Resse Witherspoon est impeccable, Owen Wilson joue son personnage rodé de beau gosse superficiel et Paul Rudd incarne l’homme moderne dans toute sa splendeur. Petit plus : Jack Nicholson qui montre ses sourcils à intervalle régulier et qui la joue pépère. Les dialogues sonnent parfois justes, les gags itou, et le film baigne dans une atmosphère sympathique et bon enfant de conte de fée moderne. La mise en scène de James L. Brooks est également toujours à propos quand il s’agit de dépeindre les méandres de personnages encourageant l’identification.
Au vu du résultat, pour le moins en demi teinte, le spectateur est donc en droit de se dire que tout ceci est insuffisant, surtout dans le domaine hyper piétiné de la comédie romantique. On peut louer Brooks d’avoir voulu chercher l’originalité, mais il s’est perdu en chemin et le résultat a quelque chose de trop anecdotique. Un peu comme si il hésitait en permanence à passer à la vitesse supérieure, ce qui est vraiment préjudiciable…
Surtout quand on le compare à Pour le pire et pour le meilleur… Et oui, on y revient toujours…
@ Gilles Rolland