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PIMENTS et capsaïcine, suppresseurs de tumeurs colorectales – The Journal of Clinical Investigation

Publié le 05 août 2014 par Santelog @santelog

Des chercheurs de l’Université de Californie, San Diego School of Medicine révèlent comment la capsaïcine alimentaire, un composé du piment, en activant un récepteur sur les cellules qui tapissent l’intestin, déclenchent une réaction protectrice contre le risque de tumeurs colorectales. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Clinical Investigation, suggèrent que les personnes à risque élevé de tumeurs intestinales pourraient bénéficier de l’activation de ce récepteur, et pourquoi pas par l’apport alimentaire de capsaïcine.

Le piment est déjà reconnu pour un certain nombre d’effets bénéfiques, anticholestérolémiant, stimulant cardiaque, hypotenseur et anti-prise de poids…Son composé, la capsaïcine -utilisée aussi dans certaines expériences pour induire une sensation de brûlure ou de douleur- est souvent à la base de ces effets cardiovasculaires.

PIMENTS et capsaïcine, suppresseurs de tumeurs colorectales   – The Journal of Clinical Investigation
Le récepteur TRPV1 est identifié dans les neurones sensoriels et décrit comme un récepteur moléculaire de la douleur qui joue le rôle de sentinelle de la chaleur et de l’acidité ou autres stimuli nocifs pour les cellules.

Le Dr Eyal Raz, professeur de médecine et auteur principal de l’étude a découvert, avec son équipe, que TPRV1 est également exprimé par les cellules épithéliales de l’intestin, où il est activé par le récepteur du facteur épidermique de croissance EGFR (Epidermal growth factor receptor). EGFR est un moteur important de la prolifération cellulaire dans les intestins, dont l’épithélium est remplacé environ tous les 4 à 6 jours et est donc nécessaire pour maintenir le nombre de cellules dans l’intestin.

Cependant, au-delà d’un certain seuil de signalisation d’EGFR, le risque de développement de tumeurs augmente (prolifération cellulaire incontrôlée). Ici, les chercheurs montrent, sur la souris, que TRPV1 joue un rôle de contrôle sur l’activation d’EGFR, la freinant si nécessaire et participant ainsi à réduire le risque de développement de tumeurs intestinales. Ainsi, des souris génétiquement modifiées pour être déficientes en TRPV1 vont présenter des taux élevés de croissances tumorales de l’intestin.

TRPV1, un suppresseur de tumeur dans l’intestin : Cet effet constaté sur la souris est corroboré par l’analyse de biopsies humaines de cancer colorectal qui révèle de multiples mutations dans le gène TRPV1, suggérant qu’une déficience en TRPV1 est un facteur de risque de cancer colorectal chez l’homme.

L’association directe entre la fonction de TRPV1 et le risque de cancer colorectal chez l’Homme doit encore être démontrée par d’autres études, mais ces premières données suggèrent que la capsaïcine qui va activer TRPV1 pourrait apporter cet effet préventif contre les tumeurs intestinales. Ici, toujours sur la souris, l’équipe montre que la capsaïcine administrée à des souris génétiquement modifiées pour développer des tumeurs du tractus gastro-intestinal peut réduire la charge tumorale et prolonger leur durée de vie de plus de 30%. Le traitement est encore plus efficace lorsqu’il est combiné avec le célécoxib, un anti-inflammatoire non stéroïdien déjà approuvé pour le traitement de certaines formes d’arthrite et la prise en charge de la douleur.

Source: Journal of Clinical Investigation doi:10.1172/JCI72340 Ion channel TRPV1-dependent activation of PTP1B suppresses EGFR-associated intestinal tumorigenesis


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