Cette étude confirme de précédentes données sur la corrélation entre travail posté et risque accru de diabète de type 2. Toujours en cause, avec cette vaste méta-analyse internationale, un dérèglement de l’horloge biologique qui entraîne ses effets pervers métaboliques. Ces conclusions, présentées dans la revue Occupational and Environmental Medicine, aboutissent à une augmentation du risque de 9%.
Quelques rappels sur le diabète, un fardeau considérable de Santé publique, dont la prévalence pourrait en 10 ans augmenter de 65% pour atteindre 380 millions de cas dans le monde. De plus ses nombreuses comorbidités et sa mortalité considérable sont des raisons supplémentaires pour chercher à en identifier au mieux tous les facteurs de risque, en particulier modifiables. Parmi ces facteurs, des horaires et donc des rythmes circadiens décalés.
Plusieurs études ont déjà identifié l’association travail posté ou de nuit et troubles métaboliques. Ainsi, cette étude de de la Harvard School of Public Health, de 2011, publiée dans PLoS ONE, qui révèle une augmentation dose-dépendante du risque de diabète de type 2 avec le nombre d’années de travail posté, soit une augmentation de 5% (pour 1 à 2 ans de travail posté) à près de 75% au-delà de 19 ans de travail posté. Il s’agit toujours d’association et non de relation de cause à effet, avec cette nouvelle méta-analyse chinoise de 12 études. Parmi ces études prises en compte, 8 de cohorte et 4 transversales, portant au total, sur plus de 225.000 personnes dont 14.595 personnes atteintes de diabète. L’analyse de ces données montre que,
· le travail posté est associé à un risque accru de 9% de diabète,
· les risques relatifs obtenus dans les différentes études sont tous proches et cohérents,
· le risque de diabète apparaît plus élevé chez les hommes (risque accru de 37%) que pour les femmes (risque accru de 9%),
· l’association est significative pour les quarts rotatifs, les horaires irréguliers et les quarts de nuit, mais aucune association n’est observée pour le travail en soirée,
· l’association la plus forte est constatée avec les quarts rotatifs (risque accru de 42%).
L’association entre le travail posté et le diabète est à nouveau suggérée, même si l’ensemble des facteurs de confusion possibles n’a pas été pris en compte. Cette accumulation d’associations devrait justifier une surveillance accrue en Santé au travail des personnels soumis à des décalages d’horaires de travail.
Source:Occupational and Environmental Medicine July 16 2014doi:10.1136/oemed-2014-102150Shift work and diabetes mellitus: a meta-analysis of observational studies (Visuel© creative soul – Fotolia.com)
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