Mantis Vision, une startup israélienne, a développé un certain nombre d’outils censés rendre nos "devices" capables d’enregistrer et de manipuler des images en 3D.
Après la photo et la vidéo, la 3D est la prochaine étape dans la création de contenu et l’immersion des utilisateurs de terminaux mobiles. La 3D a été utilisée pour des usages très divers, des capteurs de mouvements dans les jeux vidéos aux caméras à double foyers pour de véritables "films 3D". Des projets plus complexes encore utilisent la 3D pour modéliser l’espace proche – et s’inscrivent dans le champ saturé de la réalité virtuelle. Il s’agit de capter les données d’un environnement avec un appareil simple, de les retranscrire puis de proposer l’expérience de s’y déplacer virtuellement. L’univers n’est donc pas généré par un programme comme peuvent l’être des images de synthèses, mais provient directement de l’espace filmé par un terminal mobile. Fondée en 2005 par Amihai Loven, la startup Mantis Vision et ses solutions de capture et de traitement d’images 3D connaissent un succès particulier dans l’écosystème. En effet, leur solution M4VD est au coeur d’un chantier entamé par Google pour faire de la 3D un nouveau standard, comme le sont l’appareil photo depuis 2003 et la caméra depuis 2010.
La technologie montée sur smartphone
La technologie du M4VD croise deux fonctionnalités qui ne sont pas neuves en elles-mêmes. La première est un capteur de profondeur qui va permettre à l’utilisateur de se mouvoir dans un espace en trois dimensions à la manière d’un logiciel de modélisation 3D. De plus, des projecteurs de lumière spécifiques donneront à l’image suffisamment d’intensité pour être manipulée sous tous les angles. Des fonctionnalités désormais assez courantes comme la capture de mouvement – popularisé par le Kinect – sont mises à profit de l’immersion de l’utilisateur. Pour le Kinect, Microsoft a utilisé une licence développée par PrimeSense, un concurrent direct de Mantis Vision. Cette startup s’est d’ailleurs faite avaler par Apple en 2013 pour 300 millions de dollars. De fait Mantis Vision utilise un capteur de mouvement pour faciliter le déplacement dans une image. Mantis Vision veut rendre la 3D non seulement accessible sur tous les terminaux, mais aussi aider à la manipulation d’images en 3D (vidéos ou photos). Il est ainsi possible, une fois la vidéo enregistrée en format 3D, de venir l’éditer et d’en modifier le rendu : faire pivoter l’angle de vue, ajouter des effets spéciaux dynamiques.
La vision à terme
Mantis Vision est utilisée au coeur du projet Tango. Porté par Google, ce projet veut rendre la manipulation d’images 3D accessible grâce à un cluster de plusieurs grands groupes, de Bosch à OmniVision. Google investit massivement dans une combinaison de technologies – dont fait partie Mantis Vision – pour produire le premier standard dans la capture d’images 3D par mobile. Un kit de développement sous Android est en libre disposition pour attirer des développeurs sur cette plateforme, stratégie que le groupe a aussi mené pour les Google Glass. Grâce aux devices que Google compte vendre dans le cadre du projet Tango, la technologie MV4D rendrait possible le déplacement immersif dans une image en relief. Plus encore, il serait possible de scanner l’espace proche pour en maîtriser chacun des éléments, par exemple pour isoler un corps dans une pièce et en modifier le décor. À terme, Google communique sur l’expérience totale qu’une meilleure maîtrise de la 3D laisse imaginer avec la multiplication de terminaux équipés. En effet, l’immersion dans un univers virtuel qui se laisse explorer sous plusieurs dimensions gagne à voir se multiplier le nombre d’utilisateurs partageant leur prise de vue.