Le terme bouclier humain recouvre plusieurs pratiques utilisées au cours d’un conflit armé :
- Placer des personnes en des lieux jugés stratégiques pour éviter que ceux-ci ne soient bombardés.
- Dissimuler des combattants ou des armes dans des zones occupées par des civils.
- Faire avancer des soldats précédés par des civils.
L’usage de bouclier humain est explicitement interdit depuis la quatrième convention de Genève du 12 août 1949 et la Cour suprême de l’État d’Israël l’a interdit en 2002.
Cette pratique a été employée en plusieurs occasions au cours de l’Histoire et je citerai ici deux exemples proches de nous :
- Au cours de la crise qui a suivi l’annexion du Koweït par l’Irak, Saddam Hussein avait décidé, le samedi 18 août 1990, de retenir tous les ressortissants des " nations agressives " en détention dans des installations stratégiques civiles et militaires en Irak et au Koweït.
- Un rapport du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, en date du 15 septembre 2009, signale que, pendant la guerre de Gaza, lors de fouilles de maisons, l'armée israélienne a utilisé sous la menace des armes des Palestiniens aux mains menottées et aux yeux bandés.
Le terme de bouclier humain est impropre. Le bouclier est une arme de défense qui n’implique pas d’être agtéée par l’assaillant. C’est ainsi que le système anti-missiles « Iron Dome » mis en place par Israël joue son rôle sans consentement du Hamas. Par contre, le bouclier humain, lui, suppose que celui duquel il protège, averti de la présence de victimes potentielles, s’abstienne de frapper.
Le conflit actuel à Gaza déjà causé plus de 1850 morts palestiniens. La densité de population sur cette étroite bande de terre rend difficile de distinguer emplacements militaires et zones civiles. Lorsqu’Israël accuse le Hamas de recourir à des boucliers humains, il devrait s’abstenir de frapper des zones a priori civiles. En poursuivant ses bombardements, il retire à ces boucliers toute fonction de protection. À Gaza, il n’y a pas de boucliers, il n’y a que des cibles.