Kateb Yacine, poète, homme, militant, journaliste, homme de théâtre, vivant en Algérie, en France, en Belgique, en Suisse, partout où il trouvait la liberté de s’exprimer ; et partout sa parole s’est heurtée aux conformismes, a pris part aux combats de son époque. Combats pour la liberté, combats pour la langue (les langues), combats pour la révolution (sans étiquette). Cette énergie est bien présente sur la scène, portée par deux hommes, un comédien (Azeddine Benamara) qui raconte la vie du poète et dit quelques-uns de ses textes, et un chanteur (Larbi Bestam) qui apporte la danse des mots et des musiques. Au-delà d’une présentation du poète, ce spectacle dit aussi une Algérie diverse, où l’on parle plusieurs langues, où il faut préserver cette diversité contre toute tentative d’uniformisation et de domination. Et retrouver le chemin du théâtre que Kateb Yacine, enfant, a découvert grâce à sa mère avec laquelle s’ouvre cette pièce.
J’ai vu ce spectacle à La Manufacture, à Avignon (84)