Les Grandes Personnes
Traduit de l'anglais par Valérie Le Plouhinec
Paru en Septembre 2013
222 pages
14,50 euros
Roman ados dès 11 ans
Thèmes : Argent, Aventure, Société
Quatrième de couverture : L'histoire semble-t-il banale d'Oliver, dix ans, dont le rêve est d'avoir un chien. Mais voilà, la vie d'Oliver est loin d'être banale : ses parents, propriétaires d'une grande banque, sont immensément riches, et ne veulent pas d'un cabot sur leurs tapis d'orient. Alors lorsque son ancienne gouvernante kidnappe et menace d'exécuter le chien de ses rêves s'il ne récupère pas 11 000 dollars dans la semaine - la somme qu'elle aurait perdue sur les mauvais conseils de ses parents -, Oliver décide de relever le défi et de mettre en pratique ses modestes connaissances financières pour réparer cette injustice. Malheureusement, les choses deviennent bientôt incontrôlables... S'ensuit une aventure loufoque et tendre où se croiseront seize dromadaires, un trader de cour de récréation très mauvais en mathématiques, et des requins... de la finance. Un roman à hauteur d'enfant traitant avec humour et pédagogie des dérives du système bancaire !
A propos de l'auteur : Morris Gleitzman est né en 1953 en Angleterre, avant d'émigrer, seize ans plus tard, en Australie. Il est aujourd'hui l'un des écrivains pour la jeunesse les plus célèbres dans ce pays. Il est entre autres l'auteur de Un jour, paru aux Editions des Grandes Personnes.
Oliver, 10 ans, australien, est le fils d'un riche couple de banquiers. Ses parents n'ont aucune minute à lui consacrer, alors Oliver, après les cours, se rend devant les vitrines d'une animalerie et se prend d'affection pour un chien. Lui qui a tout ce qu'il désire, du lecteur blu-ray à l'ordinateur, ne rêve que d'amitié et d'amour auprès d'un animal de compagnie. Un jour, une fille vient acheter le chien préféré d'Oliver et incite l'enfant à la suivre pour l'aider. Mais enfermé dans sa voiture, Oliver comprend qu'il est tombé dans un piège. La fille n'est autre que Nancy, son ancienne gouvernante, ayant placé de l'argent. 11000 dollars placés dans un investissement infructueux, sur conseils avisés des parents d'Oliver. Alors qu'elle souhaite récupérer cet argent, la banque ne peut lui rembourser car tout est perdu. Furieuse, elle veut se venger du couple escroc! La menace tombe comme un couperet et saisi d'effroi Oliver : il a une semaine pour tout rembourser ou convaincre ses parents sinon Nancy tuera le chien qui répond déjà au doux nom de Barclay. Oliver est partagé, ennuyé. Il comprend les motivations de Nancy, licenciée comme une malpropre par ses parents, mais ne peut supporter que Barclay soit sacrifié sur l'autel de l'argent...Comment faire ? Ses parents sont préoccupés par une crise financière qui risque de leur faire tout perdre. Oliver a quelques économies mais elles ne sont pas suffisantes. Soudain, Oliver a une idée. Et s'il s'improvisait banquier comme ses parents! Apprenti-banquier à l'école, oui, certes, mais encore faudrait-il qu'Oliver soit doué en comptabilité car bientôt les passifs sont plus lourds que les actifs...
C'est une histoire drôle, farfelue et plutôt bien écrite, qui saura captiver les petits lecteurs. Temps de chien pour les requins, avec son titre accrocheur et qui donne le ton, aborde avec éloquence le sujet délicat et extrêmement pointilleux des banques, de l'argent, des affaires, sous le regard bien naïf d'un petit garçon ne connaissant rien au monde des requins. Ses idées, au départ, sont logiques et pourraient marcher mais on voit vite à quel point Oliver s'engouffre dans une situation qu'on appelle dans le jargon comme "irrémédiablement compromise". S'ensuit des quiproquos, des situations burlesques sur un air léger et comique bien que le propos soit assez grave. Il est question de sauver 16 dromadaires et un chien-otage. Les adultes ne paraissent pas bien affûtés : les parents pètent un câble à l'annonce de la faillite, l'ancienne gouvernante kidnappe un chien et s'en prend à un enfant comme s'il était doté de sagesse et de la science infuse...bref une histoire où les rebondissements écervelés font sourire et amusent tout en faisant réfléchir aux dérives du système bancaire. Admettons-le, il n'est point facile d'expliquer la définition du contrat de défaut de crédit dans une comédie débridée destinée à la jeunesse! Une lecture plutôt surprenante.