Nora, lycéenne de 15 ans, avait quitté le domicile familial en Avignon pour la Syrie, le 23 janvier dernier ©Reuters
Deux jeunes filles, dont une mineure de 14 ans, ont été arrêtées en Espagne, accusées d’avoir voulu rejoindre un réseau envoyant des volontaires combattre avec les jihadistes de l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, a affirmé hier le ministère de l’Intérieur espagnol."Pour la première fois en Espagne, deux femmes, dont une mineure, ont été arrêtées alors qu’elles étaient prêtes à intégrer des cellules terroristes de l’Etat islamique", jihadistes ultra-radicaux sunnites qui se sont emparés de territoires entiers Irakien et Syrien. Une vidéo diffusée par le ministère de l’Intérieur, qui n’a pas précisé où les jeunes filles avaient été transférés, montre deux femmes vêtues de Niqab noirs descendre d’un avion, encadrée chacune par deux policiers. La mineure de 14 ans et l’autre jeune fille, Fauzia Allal Mohamed, âgée de 19 ans, ont été appréhendées dans l’enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc, à la frontière ibérique."Les deux femmes entendaient traverser la frontière jusqu’au Maroc pour prendre contact avec le réseau qui devaient les envoyer de façon imminente dans une zone de conflit entre la Syrie et l’Irak", a précisé le ministère dans un communiqué. "Leur intention était d’intégrer l’une des cellules de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI), dirigé par Abou Bakr Al Bahdadi", poursuit-il.
Le ministère souligne également qu’il s’agit des premières arrestations en Espagne "après l’appel au jihad lancé le 1er août de Mossoul par Abou Bakr al-Baghdadi". Des jihadistes de l’Etat islamique (EI) se sont emparés dimanche de la ville irakienne de Sinjar, jetant sur les routes jusqu’à 200 000 personnes, selon l’ONU. Ils ont proclamé fin juin un "califat" à cheval sur l’Irak et la Syrie, après s’être emparés d’importants pans de territoires. Depuis un an et demi, les candidats européens au jihad sont de plus en plus nombreux. Leur retour en Europe après un passage en Syrie constitue aux yeux des responsables de l’antiterrorisme, le principal risque d’attentat.Le ministre espagnol de l’Intérieur Jorge Fernandez Diaz avait prévenu au mois de mars, à l’occasion des commémorations des attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, que "l’Espagne fait partie des objectifs stratégiques du jihad global". Depuis 2004, avait-il alors indiqué, 472 djihadistes ont été arrêtés en Espagne, alors que 105 l’avaient été avant cette année.FG