La mobilisation se poursuit avec calme. Le 5 août, vers 21 h, nous entendons une colonne de plusieurs centaines d'Alsaciens passer en chantant rue Cérès ; cela nous fait ressentir une vive impression.
Des trains transportant de la troupe passent continuellement en gare. Les curieux se pressent rue Lesage, contre les grilles, le long des voies du chemin de fer, pour acclamer les soldats qui partent gaiement. Toutes les locomotives de ces trains sont ornées de drapeaux et de bouquets ; beaucoup de wagons sont garnis de feuillages et portent à la craie des inscriptions témoignant un grand enthousiasme.
Paul Hess dans La vie à Reims pendant la guerre 1914-1918