Au "jardin de l'amitié" à ,Montmartre : Le bal des Folies Robert

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Cette  salle pouvait contenir jusqu'à 2000 personnes.. L'entrée se trouvait dans une impasse communiquant boulevard Rochechouart. C'était disaient certains témoins, une immense baraque en plâtre avec des pans de bois, "faite pour durer huit jours

Sur l'estrade, il y avait le chef d'orchestre Olivier Métra et dix musiciens. Les danseuses, des habituées portaient les jolis noms de Bertha la blonde dite Zouzou , Pauline, Mathilde, Elisa les belles jambes. Les figures du "Chahut" étaient désignées sous le vocable suivant : les ailes de pigeonentrechats, et balancés. 

D’après ses  mémoires, Gilles Robert est né à Paris  le 6 janvier 1818. Après avoir exercé  36 métiers ‘(notamment, ouvrier aux Chemins de fer du Nord) il donnait depuis toujours des cours de danse Robert acheta au Jardin de l’Amitié à Montmartre, « un grand terrain de 700 mètres (?).boulevard Rochechouart au numéro 18 (aujourd’hui le 58 ) ° pour y installer une salle de Bal appelée les Folies Robert. (…) Il fut inauguré le 29 décembre 1856 en plein hiver dans un salon sans portes ni fenêtres par un bal gratis où la foule se porta en masse. »

Cet établissement était situé en réalité,dans une impasse assez sordide, l'impasse du Cadran appelé ainsi parce que un immense cadran solaire ornait le fond de l'impasse qui ensuite fut percée jusqu'à la rue des Acacias, aujourd'hui rue des Abesses. Alfred Delveau nous en donne une description savoureuse : L’entrée de ce bal au numéro 18  du boulevard Rochechouart se ressent un peu de son voisinage qui n’est pas très élégant. On devine qu’hier encore c’était un bal de banlieue (..) Vastes salons carrés, galeries en haut, galeries en bas, galeries partout avec une seconde salle où l’on danse à ciel ouvert pendant l’été. Ah ! J’allais oublier l’orchestre placé dans une tribune mauresque et qui a été dirigé par un jeune compositeur d’avenir Olivier Métra* (….) On danse là comme ailleurs des polkas, des redowas, des scotsiches, des valses hongroises et siciliennes, mais de plus qu’ailleurs on y danse la gavotte, la fricassée, la marinière, la polichinelle et autres danses enseignées par M. Robert, professeur et directeur du bal. » Delveau nous donne le nom de plusieurs danseuses des Folies Robert : Chicardinette, Héloïse, Cigarette, Elisa Belle Jambe , le Bébé de Cherbourg, et bien d'autres aux surnoms assez cocasses...

Avant d’avoir été maître de danse, Robert utilisa pendant dix ans un subterfuge pour étudier son art ; il se déguisait en femme pour jouir sans bourse délier de ses entrées au bal de l’Opéra.

Gilles Robert, le patron du bal était aussi le professeur qui enseignait à ses clients les nouvelles danses en vogue, dont une de son invention baptisée « la Roberka ».

Gilles Robert, le patron du bal était aussi le professeur de danse qui enseignait à ses clients les nouvelles danses en vogue, dont une de son invention baptisée « la Roberka ».

Il fut affublé du surnom de l'’homme en noir. Vêtu en noir de la tête aux pieds, Robert, avait l’air d’un ordonnateur des pompes funèbres......

. C’est un nommé Jacquet qui prit la succession de Gilles Robert et de sa femme.en 1865 mais le nom de Folies Robert a été conservé jusqu'à la démolition de ce bal.

Un bal de barrière aux alentours de 1850

Olivier Métra fut pendant le siège de Paris et la Commune le clairon du 61° bataillon

Olivier Métra, était Garde national, et clairon au 61° bataillon, de la rue de la Fontenelle ancienement des Rosiers,(qui était également le bataillon de Louise Michel et du père Tanguy) Un rapport de police après la semaine sanglante, mentionne ceci : Olivier Métra qui fréquentait le Rat Mort, entretenait une liaison avec une fille rousse qu'il partageait avec Paschal Grousset l'ami de Victor Noir, dont l'arrestation rue Condorcet fit les choux gras des journaux versaillais.

L'orchestre était dirigé par Olivier Emart  un jeune homme d’une maigreur effrayante, les cheveux crépus, au visage rêveur. 

Mort en 1889, son oeuvre la plus célèbre : La Valse des Roses fut vantée par Marcel Proust.

En 1871, la salle servit de lieu de réunion d'un "Club rouge", Le Club Robert.

 Mise à  jour le août 2014.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2011/03/...